Autopergamene
De l’écriture d’un recueil
article🇫🇷 françaisPublished 2008-01-10Arts15mn to read
Bonsoir, J’avais commencé à parler de ce projet sur le site où je publie mes écrits, mais après mûre réflexion, j’ai réalisé que la vraie place de tout cela est ici même, sur « C’est tout vert ». Comme évoqué dans la définition citée par NoFrag, l’une des utilités d’un weblog est de servir de journal, alors plutôt que de parler de mon travail entre les murs confinés d’un petit site, j’étale ça sur place publique et accepte d’affronter les critiques acerbes, fondées ou infondées, des aigris qui arpente ces lieux. Entendez bien, et ce dès le départ, que je ne viens pas réellement chercher de commentaires, même si ceux-ci seront toujours les bienvenus. J’ai parmi ceux qui me suivent, presque autant d’encenseurs que de détracteurs, et mon temps passé ici m’a démontré que la majorité des personnes ici n’apprécient pas mes textes (même si certains prennent la peine d’expliquer avec précision pourquoi, et je les en remercie). Mille mots pour un, ce blog n’est à mes yeux qu’un support, un outil pour ma propre personne, et même si tout cela est ouvert à vos avis, le but premier n’est pas de bâtir un quelque pont entre auteur et lecteur. C’est un théâtre aux portes grandes ouvertes, et si par hasard la curiosité vous saisit, passez-en les portes et venez prendre place auprès de moi, en tant que simples spectateurs.
Rétrospection
Bien, maintenant que les choses sont éclaircies, je pense que je peux commencer. De la même manière que certains développeurs font part de leur jeux et programmes, que certains artistes publient leurs musiques et compositions, je propose de partager avec vous mon avancement dans la complexe et longue tâche que constitue l’écriture d’un recueil de nouvelles. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec moi, je propose une brève rétrospective. Mon pseudonyme est Anahkiasen (de ciahse anactaën — ange intérieur), français, heureux de vivre; entre autres passes-temps, l’écriture me passionne. Mon rapport avec l’acte d’écrire en soi a toujours été excellent, et je garde un parfait souvenir de ma première et seconde machine à écrire, de ma première machine électronique ; de ces fameux cahiers de brouillons quatre-vingt-seize pages que j’ai par maintes reprises inondés d’encre. La première fois que j’ai réellement écrit de manière sérieuse c’était suite à un puissant cauchemar qui m’avait assailli, un soir d’août. Mon premier « croque-mitaine » symbolisé alors par cet homme en gris qui avait troublé ma nuit. Je ne détaille pas la chose, mais c’est en voulant faire fuir ce cauchemar que j’ai décidé d’écrire ma première histoire. S’ensuivirent de nombreux autres sombres songes, les premières terreurs de mon enfance, chacune m’obligeant à les apposer sur papier. Le principe était on ne peut plus simple : en mettant sous forme d’écrits ces cauchemars, je me les appropriais et en passais maître. J’avais alors plein contrôle sur leurs dénouement, et passais du statut de victime à celui de marionnettiste. C’est par le biais de ces très nombreuses nuits mouvementées que j’ai fait mes premiers pas dans la littérature, et même si pour rien au monde je ne montrerais ces vieux textes à l’heure actuelle, ils m’ont servi de base. En un sens, je suis reconnaissant envers ces mauvais rêves.
Lorsque les cauchemars cessèrent, je fus laissé seul, abandonné mais accompagné de ma plume aiguisée, et c’est dès lors que je dû parcourir mon environnement à la recherche d’une nouvelle muse à épouser. Après d’infructueuses recherches, celle-ci vint à moi : Mère la Nuit ou « ma noire tisseuse de cauchemars ». J’ai commencé à sortir au-dehors tard dans les méandres des prémices au matin, à l’heure où chacun sommeille. De ces balades nocturnes sous les regards des lampadaires, me furent insufflées mes meilleures idées. Ma muse étant trouvée, je n’ai cessé d’écrire depuis ce jour. Conséquence logique, les feuilles s’accumulèrent et érigèrent des tours de papiers sur mon bureau ; envahirent mes tiroirs et s’infiltrèrent dans mes classeurs, comme pour attirer mon attention. C’est de ce constat que m’est venue l’idée de toutes les saisir, et d’en faire un recueil. N’allez toutefois pas vous méprendre sur mes prétentions, je ne cherche pas à publier tout cela dans les étalages pour me faire des couilles en or ; ma volonté est juste de rassembler mes écrits en un seul et même endroit. Créer une sorte de continuité entre celles-ci, de telle sorte que par mes textes, transparaîtrait ma propre personne et ce que j’ai voulu dire. Chaque nouvelle est pareille à une facette d’un scintillant diamant, et il n’y a qu’en juxtaposant ces faces et en reconstituant l’objet, que toute sa majesté est enfin révélée. Entendez, élever et achever ce recueil, serait pour moi le parachèvement de tout mon travail, et une manière d’exister de manière concrète en tant qu’écrivain. Par ces lignes maladroites je ne clame pas être le meilleur des auteurs amateurs, mon style s’est affiné au style des années, et moi-même je sais que j’ai écrit de bons comme de mauvais textes. Reste qu’en l’état actuel des choses j’aime la manière dont j’écris, d’autres l’aiment, et je pense que ce sont les deux facteurs essentiels — s’aimer et être aimé. On peut écrire de manière restreinte, juste pour sa propre personne, mais sans avis extérieur on s’enferme, et ce n’est jamais une chose bénéfique, je pense que tout le monde sera amplement d’accord sur ce point.
PARER SON OUVRAGE DES PLUS BELLES ROBES
La genèse de cette entreprise littéraire fut assez chaotique, je l’avoue. De même que tout le monde ici, je n’avais aucune expérience dans le domaine de la publication et il m’a fallu avancer en aveugle sur chaque étape. Histoire de commencer par les détails et les choses simples, je me suis dans un premier temps attaqué à tout ce qui constitue « l’enrobage » même du recueil — autrement dit, titre et couverture. Préfaces et autres textes qui préparent au cœur même de l’ouvrage. Le titre a de prime abord été la chose la plus longue à construire; il est crucial, ce sont les premiers mots d’un auteur à son lecteur. Au début j’ai naïvement voulu constituer mon titre par de nouveaux mots n’ayant que peu de rapport avec le contenu de l’ouvrage, c’était comme vouloir intituler l’entité qu’était « le recueil », plutôt qu’en nommer le contenu. Ce n’est qu’après de longs débats avec moi-même que j’ai compris pourquoi la plupart des auteurs intitulent leur recueil suivant le nom d’une de leurs nouvelles : de cette manière le recueil lui-même ne peut qu’être reflet de ce qu’il contient. Par suite, il m’a fallu me demander quelle nouvelle donnerait son nom au livre, et autant le dire, les tergiversations furent brèves. Je connais mes travaux, et même si j’aime aborder de très divers sujets, je sais que certains thèmes ou certaines idées sont récurrentes. Par exemple, j’aime beaucoup présenter le monde comme un théâtre, dans lequel la nature serait un savant metteur en scène qui agencerait ses acteurs avec minutie. Autre thème qui m’est cher parmi d’autres, le recommencement, que ce soit par le retour concret en arrière, ou juste la manière dont mes personnages reviennent parfois à l’endroit qui initie l’histoire, et constatent à quel points ils ont évolué. Ainsi, « Jack », « Le Huitième Jour », « Au Soupir d’une Encre Noire » ou encore « À l’Ombre ; d’un Chêne » — sont des exemples de nouvelles abordant le recommencement de près ou de loin. Cependant, il s’agit là uniquement du titre, et la seule nouvelle traduisant implicitement le renouveau et la renaissance dans son titre, est ma chère « Les Fleurs d’Avril ». Elle fut intitulée telle qu’elle à cause d’une des lointaines étymologies du mot « avril », le mot latin « aperire » (ouvrir) ; référence à la manière qu’ont les fleurs de renaître en avril après avoir été passées sous silence tout le long durant de l’hiver. Une métaphore toute trouvée pour évoquer le coma : vivre, baigner dans la mort pendant un certain temps, puis ensuite renaître. En choisissant « Les Fleurs d’Avril » en guise de titre, j’étais sûr d’être honnête vis-à-vis du contenu du recueil, et de surcroît j’apprécie beaucoup l’esthétique même de ces trois mots côte-à-côte. Cette phonétique proche de ces fleurs qu’on « effleure », tout un sentiment de douceur et de quiétude, main dans la main avec ce mois d’avril qui initie le printemps et tout ce que cela sous-entend.
Et pourtant, malgré un titre des plus doux, la couverture vient trancher nette avec ces divagations lyriques. Une image peut exprimer bien plus qu’une pincée de mots, et il fallait être très prudent avec ce qui constituerait la mienne. Via la même démarche que pour le titre, j’ai cherché ce qui représenterait visuellement le recueil. Non pas quelque chose en rapport avec le titre, mais simplement un ensemble d’idées, de contrastes et de couleurs, qui à lui seul saurait évoquer des ambiances et des tons propres à mes textes. Premier pas, faire une image qui proposerait un fort contraste noir/blanc assez classique en soi, mais qui sous-entendrait l’hétérogénéité de mes textes. Certains très sombres, d’autres heureux. Jusque là, rien d’original. Je ne voulais pas mettre l’image en noir et blanc pour appuyer ce contraste, alors il m’a fallu sélectionner une teinte dominante qui épouserait l’image. Je me suis tout de suite dirigé vers divers tons et dégradés de bleu, pour plusieurs raisons. D’une, il évoque nombre de choses avec lesquelles je suis familier, entre autres le bleu évoque la nuit, mais aussi et avant tout, le froid. Un choix qui ne relève pas du hasard, et que vous allez mieux comprendre en voyant l’image. Peu d’hésitation survinrent dans le choix de cette dernière, pour la simple raison que j’ai toujours su ce que représenterait ma couverture si un jour un recueil devait être fait : un loup perdu dans une vaste pleine enneigée. Dans mes textes, le loup a toujours été posé tel l’allégorie de l’hiver. Le loup, à l’instar du froid glacial, fond sur les faibles et les malades et donne la mort sans remords. L’hiver est craint parce qu’il est meurtrier, de même que le loup ; on a fait beaucoup couler d’encre sur cette saison, et de nos jours plus que jamais elle est au devant de la scène. Des sans-abris sont fait victimes chaque soir, et tous les ans la bête s’endurcit du sang de ses proies. Et pourtant, de même que loup reste une créature sublime, l’hiver persiste à nous émerveiller, métamorphosant le monde en un infini désert glacé, parant les paysages d’immaculées robes blanches, faisant chuter sur nous d’indénombrables flocons — bribes de magnificences déchues de somptueux cieux gris. Gris comme un pelage. Me voilà donc à la place de Baudelaire intitulant son ouvrage « Les Fleurs du Mal », la seule différence étant que mon oxymore serait posée en image en non en mots. Vaille que vaille, j’ai ainsi tenté de traduire cette « horrifiante beauté », le résultat est l’image qui suit. La photographie est de Stephen Krasemann (que je crédite bien sûr par respect), et après quelques temps sous un éditeur, j’en suis ressorti avec la couverture qui suit. J’ai beaucoup vieilli l’image par divers effets pour justement altérer la beauté primaire se dégageant d’un tel paysage. C’est une image imparfaite, certes, mais faite d’angoissantes zones d’ombres, auxquelles vient tenir tête la grâce de cette plaine immaculée. De là, qu’importe les défauts, les bases sont posées et les idées essentielles sont toutes présentes. L’emplacement et l’apparence du titre ne me conviennent pas, mais je reverrai tout cela plus tard, encore une fois, il reste des choses à changer, mais c’est mineur. Cliquez pour agrandir.
INTRODUIRE AVEC LES MOTS JUSTES
Une fois le lecteur aguiché, il faut bien se décider à entrer dans le vif du sujet, et c’est là que les premières grandes difficultés entrent en jeu. Cherchant à repousser encore un peu le calvaire que serait le sommaire, j’ai décidé d’entamer mon travail par la préface (oui, entamer, comme si je le mangeais — l’accusé se reconnaîtra). Je suis parti de l’idée naïve que tout le monde lit les préfaces et les introductions, et de là je me suis posé la question « Que faut-il écrire dans la préface ? ». C’est quelque chose d’assez délicat, en ce sens que ce premier contact sera décisif. J’ai pris un petit bout de papier, et y ai annoté les grands axes qu’il faudrait aborder. J’en suis arrivé à ceci : - Déjà, accepter que je ne suis qu’un amateur face à de grandes figures, et qu’il m’arrive comme à tous de faire des erreurs. Je ne suis pas le meilleur, et si je persiste dans mon domaine c’est parce que j’aime ça par-delà tout le reste. Un peu d’humilité ne fait pas de mal. - Ensuite, dire en quelques mots quels grands thèmes seront abordés, parler un peu de ma manière d’écrire et de ma vision des choses. C’est en général là que je glisse quelques phrases bien placées, des figures que j’aime beaucoup, pour amadouer un peu le lecteur et lui donner quelques miettes de mon style et de ce qui l’attend. Ça fixe tout de suite les choses, et si la personne est déjà rebutée par la préface, elle aura moins de temps à passer à lire des textes qui ne lui plairont pas. Je n’ai jamais été « trop » offensif envers ceux qui n’aiment pas mes textes, parce que moi aussi il y a des auteurs que je n’aime pas et parfois sans arriver à expliquer pourquoi. Que quelqu’un me lise et n’aime pas, ce n’est pas vexant, c’est naturel. On ne peut pas être aimé de tous, à chacun son public, et forcer les gens à s’acharner sur mes textes pour leur prouver que « mais si, c’est bien » serait puéril et vain. D’autant plus que sûrement rien n’en ressortirait de bon. - Troisième étape après avoir parlé de mon style, de mes idées, de ma manière de voir les choses ; j’aborde quelques auteurs parmi mes favoris. Parle un peu de ma manière de leur rendre hommage… Puis ensuite, quelque chose qui me tenait à cœur, expliciter de manière courte mon choix de support (nouvelles plutôt que roman). Les gens extérieurs à l’écriture s’imaginent souvent qu’un bon auteur est celui qui écrit des romans, et je ne compte plus les fois où un proche m’a dit « Pourquoi t’écris pas un bon gros roman » ? « Parce que, connard, c’est pas pareil ». - Quatrième étape, obligatoire, parler un peu de mon style et en finir avec ceux qu’il insupporte. J’aime les belles phrases, j’aime jouer avec les phonétiques, j’aime rechercher mes images, j’aime parler du monde avec toute la finesse de vocabulaire qui m’est offerte. C’est comme ça depuis des années, et je changerai pas pour les beaux yeux de ceux qui recherchent autre chose. Comme expliqué avant, si vous voulez des textes écrits de manière plus simple, lisez-en, moi je me sens parfaitement bien là où je suis. - Dernière escale, un petit mot d’encouragement à ceux qui disent toujours « J’aurais bien aimé être auteur ». Il ne s’agit pas de talent ou rien, si vous voulez écrire, prenez un stylo et écrivez. Le reste viendra. De là, en arriver à dire que moi aussi je suis un lecteur avant tout, et que c’est pour ça que j’aime les annotations : elles instaurent une sorte de dialogue entre lecteurs, je partage mon point de vue, mon vécu, et j’ai toujours trouvé ça intéressant que l’auteur d’un recueil me parle. Voilà pourquoi j’en fait de même.
Au final je me retrouve avec six ou sept paragraphes, étendus sur deux pages et demi, ce qui en terme de longueur, me parait suffisant pour ne pas trop rebuter le lecteur et l’inciter à lire. À la base, une fois la préface achevée, je comptais entamer directement le recueil, cependant ça me dérangeait. La coupure était trop nette entre les derniers mots de la préface, et le début de la première nouvelle. Voilà la raison pour laquelle j’ai préféré écrire une introduction, qui servirait de point de jonction. Cette introduction part du lecteur qui lit à son bureau, puis se lève et regarde par le fenêtre, pour vers la fin, poser son attention sur cet homme dans le bâtiment d’en face : premier personnage de la première nouvelle. C’est un procédé que j’avais déjà exploité par le passé, dans une ancienne et morte-née ébauche de recueil. La différence était que mes textes en ce temps-là, ne présentaient pas toute cette image du théâtre, et la jonction était assez maladroite. Là, avec ce thème qui s’est incrusté dans mes travaux, j’ai pu présenter une idée simple et bouger la caméra de manière aisée : le lecteur est acteur et spectateur, tout comme mes personnages sont eux aussi des acteurs. Tous sont sur la même « scène », et passer de l’un à l’autre rend beaucoup mieux une fois mis en mots.
AGENCER LES ÉLÉMENTS AVEC ATTENTION
Étape majeure de tout recueil, celle que quiconque appréhende avec méfiance : le sommaire. Il n’est pas simplement question d’inscrire des titres au hasard et de marquer « Sommaire » ; il s’agit de construire et agencer les nouvelles dans un ordre précis qui créera une évolution et saura garder le lecteur jusqu’aux derniers mots. Ça a mis du temps, mais j’en suis arrivé à ceci. Je pense que vous comprendrez mieux avec la chose sous les yeux et les commentaires à côté. Pour ceux qui ne voient pas l’image en entier, cliquez ici : sommaire de « Les Fleurs d’Avril ».
Ne vous fiez pas à certains titres qui pourraient vous paraître connus : la plupart des nouvelles présentées dans mon menu de droite ont été réécrîtes de pied en cap pour le recueil. J’ai fait le choix de placer « Jack » au centre parfait du recueil, pas forcément parce que c’est ma meilleure nouvelle (bien que j’en ai eu beaucoup de bons retours) mais parce que c’est ma préférée. Il y a beaucoup de choses que je regrette, mais dans l’ensemble cela reste un texte sur lequel j’ai beaucoup travaillé, sujet à diverses interprétations, etc. Autre détail qui peut sauter aux yeux, les sous-parties sont organisées de manière strictement symétrique. J’ai disséminé mes annotations à des endroits stratégiques, et chacune d’elle a son rôle à jouer dans la sous-partie qu’elle occupe. Il ne s’agit pas que de raconter ma vie et de parler littérature ; je fais la lumière sur le fondement des choses, développe des idées, et éclaire le lecteur sur des points restés troubles. Ces notes sont essentielles, voilà pourquoi elles sont présentes à quatre reprises. Ce n’est pas un délire égocentrique que de revenir parler à intervalles réguliers, ça fait partie du recueil et de l’idée que développent les nouvelles.
Comme on peut le lire sur l’image ci-avant, j’ai organisé mon livre de manière telle que les premiers textes, bons ou mauvais, donneraient un échantillon plus ou moins représentatif de ce qui suivrait. Bien sûr si le lecteur lit les nouvelles dans le désordre, tant pis pour sa gueule, mais dans l’absolu, si une personne un tant soit peu censée se lance dans la lecture du recueil, je suis assuré qu’il ne s’ennuiera pas au moins dans la ma première partie. Parce que le décor, les tons et les thèmes, ne cessent de changer durant ces huit premières nouvelles, et ça me permet de « l’accrocher » sans forcément savoir ses goûts à l’avance. De même, ça évite qu’un lecteur se dise « il n’écrit vraiment que des trucs tristes » juste parce que les textes heureux auraient été placés à la fin (ça aurait été intéressant, mais l’objectif n’était pas de mettre en mots « Des Lumières sous la Pluie »). Les noms des sous-parties n’apparaissent pas dans le recueil, et ne sont qu’un petit détail amusant que seul moi comprendra. Pour faire bref, avant de passer sur ordinateur, j’écrivais dans des cahiers de brouillons. Les trois noms de sous-parties sont les trois titres des trois cahiers que j’ai écrit avant de changer de support. « Décalage Nocturne » en référence au recueil de nouvelles de Stephen King ; « Le Chant de Mars » le nom d’une nouvelle ; « L’Aube du Crépuscule » ou l’ancien nom du « Huitième Jour ».
Mais trêve de digressions, maintenant que la machine est en marche, ne reste qu’à écrire les nouvelles restantes, fignoler celles qui sont terminées, et continuer jusqu’au point final. Je suis assez maniaque et repasse énormément sur mes propres textes, ce qui fait que la relecture et la recorrection sont souvent des étapes qui s’éternisent. Je rature et refond mes phrases parfois tant de fois, qu’au final je me rends compte que la phrase originelle était meilleure que tout ce que j’ai pu trouver pour la remplacer. Je fais toujours des brouillons papiers avant chaque nouvelle, notamment parce que comme je l’ai dit, j’ai un rapport spécial avec l’acte d’écrire en lui-même — parfois je m’arrête et contemple ma plume former les boucles arrondies des lettres. Mais outre ce simple aspect, cela me permet de ne commencer à recopier qu’une fois que l’histoire et belle et bien achevée et que je sais où je vais. Et effectivement, cela passe par la rature de paragraphes entiers voire de pages complètes ; réécrire des centaines de mots dans l’exigu espace d’une marge ou de quelques interlignes. Je crois qu’en fait j’aime tellement écrire, que je barre mes propres mots pour pouvoir les réinscrire.
PREMIER APERÇU
Pour vous donner un début d’idée de ce que ça donnera, j’ai hébergé un fichier PDF qui s’arrête après l’introduction, le reste ayant été volontairement effacé pour éviter de garder en ligne une version présentant des textes qui ne sont pas à jour. Entendez encore une fois que tout cela reste un travail en cours, et c’est ce qui en fait l’intérêt. Tout ça changera, les textes seront encore affinés, la couverture sera améliorée, et j’en passe. Si j’héberge cet aperçu des dix premières pages du recueil, c’est pour donner une éphémère idée de l’aspect final de la chose : LES FLEURS D’AVRIL (pages 1 à 11 ; PDF) Pour conclure, quelques petites images faites assez rapidement pour illustrer quelques nouvelles. À terme toutes les nouvelles seront illustrées et ces images apparaîtront sur le site où je publie mes textes. Je ne pense pas les inclure dans le recueil lui-même, mais en soi c’est quelque chose d’amusant à faire, même si soyons francs, mes compétences sont limitées.
Sur ce, je me vois contraint de vous quitter, il est tard et je suis fatigué. Prière d’ailleurs de m’excuser si l’épuisement m’a fait laisser des fautes çà et là, comprenez bien que c’est indépendant de ma volonté. Bonne soirée, on se retrouve dans de prochaines aventures.