Autopergamene

Dead Set

article🇫🇷 françaisPublished 2008-04-11TVReview2mn to read

There’s a problem… looks like Big Brother ain’t watching us anymore.

Petit article très rapide après vision des cinq parties de ce one-shot exceptionnel de fin d’année : si vous n’avez pas encore vu Dead Set, ruez-vous dessus sans plus attendre. Comme avec les autres « séries » du même genre (The Lost Room, Jekyll, Profit) nous approchons plus d’un film découpé en plusieurs parties que d’une véritable série à proprement parler ; les règles d’un one-shot sont simples, toute la série se condense dans les épisodes présents, il n’y a pas de saison à venir, toute l’histoire est écrite à l’avance et le début et la fin doivent prendre place en quelques épisodes. Excusez-moi donc d’employer le terme film durant l’article, mais au degré de réalisation et de finition auquel les séries arrivent de nos jours, c’est mérité.

Pour bref rappel, Dead Set est donc un film anglais en cinq parties, tournant autour de la fameuse « Big Brother House » où se déroule chaque année l’émission du même nom — pour ceux qui ne voient pas, pensez à Loft Story. L’idée de base du scénario étant de prendre ce joyeux cadre coloré, scintillant et joyeux, et de le balancer à bout de bras dans un horrifiant et grondant zombie outbreak comme nul n’en n’avait filmé depuis 28 Days Later. J’écarte l’ambiguïté zombies/infectés, ce qui me pousse à faire la comparaison c’est principalement la manière de filmer les choses, et de traiter le sujet. Le sypnosis de base, de par le cadre lui-même de Big Brother, m’avait fait imaginer quelque chose d’assez coloré et vivant. Tuez tout de suite cette idée dans l’œuf : Dead Set c’est une manière de filmer bien particulière ; un orage permanent qui assombrit le paysage, détruit teintes et couleurs pour ne plus laisser que le noir et le gris d’une réalité montrée de la manière la plus crue possible.

La photographie est léchée au possible, la réalisation transcrit avec soin le chaos environnant et les rares temps de battements qu’il accueille. Présentant avec soin les mêmes décors que 28 Days Later parcourus par ces mêmes bêtes courantes et hurlantes, Dead Set ne laisse ni le temps de souffler, ni le temps d’espérer, ni le temps d’imaginer ce qui aurait pu arriver à tel ou tel moment. Par son univers proche au possible du réel, il soulève de toutes autres questions — oui en quelque sorte Dead Set est de ces films dans lesquels on ne se questionne plus sur le destin des personnages, mais sur ce que nous ferrions si telle chose arrivait.

Sans s’éloigner des grands codes du genre — survie, démence, sacrifice et trahison, jusqu’au démembrement final — Dead Set apporte sa propre touche et sa propre vision des choses. Par l’esthétique très assombrie et puissamment pessimiste, ce petit one-shot saura vous tenir en haleine le temps d’enfiler les cinq parties d’une traite, pour un total de deux heures et demi (puisqu’on vous dit que c’est un film) qui paraitront opaque à tout filet de lumière venu apporter espoir. À regarder de toute urgence si vous comptiez vous immerger dans l’ambiance avant la venue de Left 4 Dead.

I liked our farmhouse.

© 2025 - Emma Fabre - About

Dead Set

article🇫🇷 françaisPublished 2008-04-11TVReview2mn to read

There’s a problem… looks like Big Brother ain’t watching us anymore.

Petit article très rapide après vision des cinq parties de ce one-shot exceptionnel de fin d’année : si vous n’avez pas encore vu Dead Set, ruez-vous dessus sans plus attendre. Comme avec les autres « séries » du même genre (The Lost Room, Jekyll, Profit) nous approchons plus d’un film découpé en plusieurs parties que d’une véritable série à proprement parler ; les règles d’un one-shot sont simples, toute la série se condense dans les épisodes présents, il n’y a pas de saison à venir, toute l’histoire est écrite à l’avance et le début et la fin doivent prendre place en quelques épisodes. Excusez-moi donc d’employer le terme film durant l’article, mais au degré de réalisation et de finition auquel les séries arrivent de nos jours, c’est mérité.

Pour bref rappel, Dead Set est donc un film anglais en cinq parties, tournant autour de la fameuse « Big Brother House » où se déroule chaque année l’émission du même nom — pour ceux qui ne voient pas, pensez à Loft Story. L’idée de base du scénario étant de prendre ce joyeux cadre coloré, scintillant et joyeux, et de le balancer à bout de bras dans un horrifiant et grondant zombie outbreak comme nul n’en n’avait filmé depuis 28 Days Later. J’écarte l’ambiguïté zombies/infectés, ce qui me pousse à faire la comparaison c’est principalement la manière de filmer les choses, et de traiter le sujet. Le sypnosis de base, de par le cadre lui-même de Big Brother, m’avait fait imaginer quelque chose d’assez coloré et vivant. Tuez tout de suite cette idée dans l’œuf : Dead Set c’est une manière de filmer bien particulière ; un orage permanent qui assombrit le paysage, détruit teintes et couleurs pour ne plus laisser que le noir et le gris d’une réalité montrée de la manière la plus crue possible.

La photographie est léchée au possible, la réalisation transcrit avec soin le chaos environnant et les rares temps de battements qu’il accueille. Présentant avec soin les mêmes décors que 28 Days Later parcourus par ces mêmes bêtes courantes et hurlantes, Dead Set ne laisse ni le temps de souffler, ni le temps d’espérer, ni le temps d’imaginer ce qui aurait pu arriver à tel ou tel moment. Par son univers proche au possible du réel, il soulève de toutes autres questions — oui en quelque sorte Dead Set est de ces films dans lesquels on ne se questionne plus sur le destin des personnages, mais sur ce que nous ferrions si telle chose arrivait.

Sans s’éloigner des grands codes du genre — survie, démence, sacrifice et trahison, jusqu’au démembrement final — Dead Set apporte sa propre touche et sa propre vision des choses. Par l’esthétique très assombrie et puissamment pessimiste, ce petit one-shot saura vous tenir en haleine le temps d’enfiler les cinq parties d’une traite, pour un total de deux heures et demi (puisqu’on vous dit que c’est un film) qui paraitront opaque à tout filet de lumière venu apporter espoir. À regarder de toute urgence si vous comptiez vous immerger dans l’ambiance avant la venue de Left 4 Dead.

I liked our farmhouse.

© 2025 - Emma Fabre - About