Autopergamene

L'ère libre
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15 years ago
Il y a des lieux comme ça dont vous ne soupçonneriez même pas l’existence si certaines circonstances ne vous y avaient pas amené un jour ou l’autre. Des parcelles inconnues de La France dont personne n’a jamais entendu parler, des endroits reculés qui lentement se font ronger par le temps. Dans le cas présent il s’agit d’un petit lieu-dit de montagne perché dans la vallée de la Tinée ; si j’en connais l’existence c’est parce que mon père avant d’être instituteur sur la Côte d’Azur a passé son enfance la-haut et continue d’y retourner chaque week-end. Pour y faire des photos, pour travailler dans son atelier, pour se rapprocher un peu de son côté à lui de la famille que la montagne a éloigné de nous. Quand j’étais enfant j’y allais moi aussi chaque fin de semaine, et le temps allant, moi grandissant, j’ai peu à peu perdu le goût et l’envie, pour au final ne plus y aller. Cela faisait une dizaine d’années que je n’y étais pas retourné. Il n’y a pas beaucoup de choses à faire là-bas, pas beaucoup de monde non plus, alors quand on s’est progressivement ancré dans une routine d’étudiant à Nice, entouré d’un flux constant d’informations, retourner s’isoler de telle manière est plus complexe que prévu. Cette session de photographies est au fond partie d’une idée comme ça, « et si j’allais faire des photos dans le petit village où j’ai passé une partie de mon enfance à moi ? ». Étant en ce moment entouré de mes cousins à la maison, j’en ai profité pour faire venir ma cousine dans le voyage, elle qui voulait aussi partir faire des photos. Une heure et quart de ligne droite à flanc de montagne plus tard nous arrivions à La Blache. ***La Blache** est un hameau médiéval perché à flanc de montagne. C’est un haut-lieu de la vie ancienne et maintenant peu à peu oublié des habitants de la vallée de la Tinée. En hiver, la population ne dépasse pas la dizaine d’habitants ; en été, elle peut atteindre une soixantaine de personnes.* C’est un endroit où malgré tout ma famille a tenu une place importante — les Fabre sont là [depuis plus d’un siècle](<a href="http://uppix.net/5/1/2/867f5e8a27668d9e8a9c3dcb961e5.jpg" rel="noreferrer nofollow">uppix.net/5/1/2/867f5e8a27668d9e8a9c3dcb961e5.jpg</a>) et l’église par exemple (comme d’autres bâtiments sûrement) ont été construits par mes arrières-arrière-grand-pères. Tout du moins je pense tant on sait que Fabre est courant car désignant ceux qui fabriquaient. Les forgerons, les menuisiers, et j’en passe. Beaucoup de personnes ont eu du mal à me reconnaître. J’en ai profité que j’étais sur place pour aller voir un pote d’enfance qui fait désormais partie d’un groupe ; il est bassiste, son frère est guitariste. Je suis allé chez eux et suis resté une petite heure et demi à parler un peu musique et à voir où on en était. En redescendant de chez lui des vaches nous ont bloqué le chemin, on a mis trois plombes à rejoindre la route. Enfin. Mine de rien, vu sous l’angle d’un photographe c’est un endroit superbe, les images que je vous présente sont pour la plupart plus intactes que vous ne le penseriez. Les couleurs de l’endroit, l’éclairage de cette journée, font que les photos telles qu’elles, étaient pour la plupart telles que je les voulais, sans les toucher. Nous avons quand même eu la pluie au retour, et par persévérance je me suis quand même arrêté au barrage abandonné qu’on avait repéré en chemin. Évidement ça glissait, j’avais peur pour l’objectif sous la pluie battante, alors je n’y suis pas resté longtemps. Il faudra sûrement que j’y retourne en plein hiver quand la neige est omniprésente.

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Il y a des lieux comme ça dont vous ne soupçonneriez même pas l’existence si certaines circonstances ne vous y avaient pas amené un jour ou l’autre. Des parcelles inconnues de La France dont personne n’a jamais entendu parler, des endroits reculés qui lentement se font ronger par le temps. Dans le cas présent il s’agit d’un petit lieu-dit de montagne perché dans la vallée de la Tinée ; si j’en connais l’existence c’est parce que mon père avant d’être instituteur sur la Côte d’Azur a passé son enfance la-haut et continue d’y retourner chaque week-end. Pour y faire des photos, pour travailler dans son atelier, pour se rapprocher un peu de son côté à lui de la famille que la montagne a éloigné de nous. Quand j’étais enfant j’y allais moi aussi chaque fin de semaine, et le temps allant, moi grandissant, j’ai peu à peu perdu le goût et l’envie, pour au final ne plus y aller. Cela faisait une dizaine d’années que je n’y étais pas retourné. Il n’y a pas beaucoup de choses à faire là-bas, pas beaucoup de monde non plus, alors quand on s’est progressivement ancré dans une routine d’étudiant à Nice, entouré d’un flux constant d’informations, retourner s’isoler de telle manière est plus complexe que prévu. Cette session de photographies est au fond partie d’une idée comme ça, « et si j’allais faire des photos dans le petit village où j’ai passé une partie de mon enfance à moi ? ». Étant en ce moment entouré de mes cousins à la maison, j’en ai profité pour faire venir ma cousine dans le voyage, elle qui voulait aussi partir faire des photos. Une heure et quart de ligne droite à flanc de montagne plus tard nous arrivions à La Blache. ***La Blache** est un hameau médiéval perché à flanc de montagne. C’est un haut-lieu de la vie ancienne et maintenant peu à peu oublié des habitants de la vallée de la Tinée. En hiver, la population ne dépasse pas la dizaine d’habitants ; en été, elle peut atteindre une soixantaine de personnes.* C’est un endroit où malgré tout ma famille a tenu une place importante — les Fabre sont là [depuis plus d’un siècle](<a href="http://uppix.net/5/1/2/867f5e8a27668d9e8a9c3dcb961e5.jpg" rel="noreferrer nofollow">uppix.net/5/1/2/867f5e8a27668d9e8a9c3dcb961e5.jpg</a>) et l’église par exemple (comme d’autres bâtiments sûrement) ont été construits par mes arrières-arrière-grand-pères. Tout du moins je pense tant on sait que Fabre est courant car désignant ceux qui fabriquaient. Les forgerons, les menuisiers, et j’en passe. Beaucoup de personnes ont eu du mal à me reconnaître. J’en ai profité que j’étais sur place pour aller voir un pote d’enfance qui fait désormais partie d’un groupe ; il est bassiste, son frère est guitariste. Je suis allé chez eux et suis resté une petite heure et demi à parler un peu musique et à voir où on en était. En redescendant de chez lui des vaches nous ont bloqué le chemin, on a mis trois plombes à rejoindre la route. Enfin. Mine de rien, vu sous l’angle d’un photographe c’est un endroit superbe, les images que je vous présente sont pour la plupart plus intactes que vous ne le penseriez. Les couleurs de l’endroit, l’éclairage de cette journée, font que les photos telles qu’elles, étaient pour la plupart telles que je les voulais, sans les toucher. Nous avons quand même eu la pluie au retour, et par persévérance je me suis quand même arrêté au barrage abandonné qu’on avait repéré en chemin. Évidement ça glissait, j’avais peur pour l’objectif sous la pluie battante, alors je n’y suis pas resté longtemps. Il faudra sûrement que j’y retourne en plein hiver quand la neige est omniprésente.

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