Autopergamene

Hard Candy

article🇫🇷 françaisPublished 2006-09-23TVReview2mn to read
Hard Candy

Jeff, photographe de mannequins, a toujours eu un passe-temps inavoué. Piéger des jeunes adolescentes via des chat-rooms, les appater, puis les violer et les tuer. Et il n’en est pas à sa première, ayant eu le temps d’affiner sa technique, ses stratagèmes; tout. Pourtant, lorsqu’il rencontre cette adolescente et ses petits habits rouges, il ne se doute pas qu’il vient de mettre un pied dans un terrible piège à loup dont on ne se libère pas. Jamais.

Le restultat est puissant. Dès le début, on est plongé dans le petit monde de Jeff, sa manière d’opérer, son petit jeu, ses faux-airs. On s’attache à cet homme, racompagnant pseudo-innocemment une adolescente de 14 ans dans sa belle maison loin de tout.

Soudain le monde vacille, seule cette adolescente prend de l’importance, à prendre des poses, en sous-vetements, pour que Jeff photographe émérite prenne de belles photos pour son portofolio. “Juste pour s’amuser”. Trou noir. Reveil sur une chaise, attaché, mal au crane. Cette journée sera la plus longue que Jeff n’ait jamais passé. Le piège, ne vient que de se refermer. “Ca c’est qu’un début, Jeff.”.

Huit-clos impressionant, tant par la réalisation nette et sans bavures qui n’abuse pas des petits effets faciles (changements abusifs de profondeur de champs; gros plans sur les objets importants) et sais choisir les bons angles pour nous montrer toute l’ampleur de ce qui se déroule dans cette maison, décidemment trop loin de tout. Le mythe de l’arroseur arrosé, version malsaine et dérangeante. On découvre derrière nos acteurs, un pédophile se démontant minute après minute, voyant son petit jeu s’écrouler sur lui-même, et ses stratagèmes se retourner contre lui. Chaque mot, chaque acte qu’il a commis, pourrait se retourner contre lui à tout moment; le stress monte, à chaque fois que la jeune adolescente entreprend de faire quelque chose. Que dis-je adolescente; un monstre naissant, machavélique; jouant avec ce pédophile comme avec une pelotte de laine qu’elle retourne dans tous les sens pour que jamais, non jamais, il n’ose à nouveau s’approcher d’une adolescente à plus d’un mètre.

Et on sent ce malaise dans l’atmosphère. Hesitant à défendre l’adolescente dont on sait que la cause est juste; ou cet homme tombant en morceaux et qui ne veut qu’une chose : qu’on le laisse enfin tranquille, jurant d’arrêter. Oui, que tout s’arrête, simplement. Mais à chaque retournement, on s’enfonce un peu plus dans un stress, se rapprochant dangeureusement du point de non retour. La vie de cet homme nous est dévoilée, toutes les horreurs qu’il a pu lui aussi subir dans sa vie; et qui pourtant ne décrocheront pas une larme à notre petit chaperon noir au regard férocemment emplis d’une rage; celle de toutes les adolescentes qui ont pu être appatées, violées ou tuées. [SPOILER] Et au fond, cette ambiance malsaine se maintien jusqu’à la fin. Avec un doute persistant sur l’innoncence de cet homme au bord du gouffre. Sans réelle preuve de sa culpabilité, il achevera sa vie au bout d’une corde sur l’air d’un “C’était pas moi.”. Rendant encore plus dérangant ce film qui ne l’était déjà. [/SPOILER]

Bref, il n’y a rien à redire, Hard Candy est un film qui plaira ou non; mais qui toujours est-il, est manié avec brio et qui sait nous pousser à bouts, nous et les personnages. Après ce film, vous ne verrez plus l’innocence d’une adolescente de la même manière. Sans aller jusqu’à dire que vous plaindrez même les pédophiles, vous plaindrez au moins une fois celui-là.

© 2025 - Emma Fabre - About

Hard Candy

article🇫🇷 françaisPublished 2006-09-23TVReview2mn to read
Hard Candy

Jeff, photographe de mannequins, a toujours eu un passe-temps inavoué. Piéger des jeunes adolescentes via des chat-rooms, les appater, puis les violer et les tuer. Et il n’en est pas à sa première, ayant eu le temps d’affiner sa technique, ses stratagèmes; tout. Pourtant, lorsqu’il rencontre cette adolescente et ses petits habits rouges, il ne se doute pas qu’il vient de mettre un pied dans un terrible piège à loup dont on ne se libère pas. Jamais.

Le restultat est puissant. Dès le début, on est plongé dans le petit monde de Jeff, sa manière d’opérer, son petit jeu, ses faux-airs. On s’attache à cet homme, racompagnant pseudo-innocemment une adolescente de 14 ans dans sa belle maison loin de tout.

Soudain le monde vacille, seule cette adolescente prend de l’importance, à prendre des poses, en sous-vetements, pour que Jeff photographe émérite prenne de belles photos pour son portofolio. “Juste pour s’amuser”. Trou noir. Reveil sur une chaise, attaché, mal au crane. Cette journée sera la plus longue que Jeff n’ait jamais passé. Le piège, ne vient que de se refermer. “Ca c’est qu’un début, Jeff.”.

Huit-clos impressionant, tant par la réalisation nette et sans bavures qui n’abuse pas des petits effets faciles (changements abusifs de profondeur de champs; gros plans sur les objets importants) et sais choisir les bons angles pour nous montrer toute l’ampleur de ce qui se déroule dans cette maison, décidemment trop loin de tout. Le mythe de l’arroseur arrosé, version malsaine et dérangeante. On découvre derrière nos acteurs, un pédophile se démontant minute après minute, voyant son petit jeu s’écrouler sur lui-même, et ses stratagèmes se retourner contre lui. Chaque mot, chaque acte qu’il a commis, pourrait se retourner contre lui à tout moment; le stress monte, à chaque fois que la jeune adolescente entreprend de faire quelque chose. Que dis-je adolescente; un monstre naissant, machavélique; jouant avec ce pédophile comme avec une pelotte de laine qu’elle retourne dans tous les sens pour que jamais, non jamais, il n’ose à nouveau s’approcher d’une adolescente à plus d’un mètre.

Et on sent ce malaise dans l’atmosphère. Hesitant à défendre l’adolescente dont on sait que la cause est juste; ou cet homme tombant en morceaux et qui ne veut qu’une chose : qu’on le laisse enfin tranquille, jurant d’arrêter. Oui, que tout s’arrête, simplement. Mais à chaque retournement, on s’enfonce un peu plus dans un stress, se rapprochant dangeureusement du point de non retour. La vie de cet homme nous est dévoilée, toutes les horreurs qu’il a pu lui aussi subir dans sa vie; et qui pourtant ne décrocheront pas une larme à notre petit chaperon noir au regard férocemment emplis d’une rage; celle de toutes les adolescentes qui ont pu être appatées, violées ou tuées. [SPOILER] Et au fond, cette ambiance malsaine se maintien jusqu’à la fin. Avec un doute persistant sur l’innoncence de cet homme au bord du gouffre. Sans réelle preuve de sa culpabilité, il achevera sa vie au bout d’une corde sur l’air d’un “C’était pas moi.”. Rendant encore plus dérangant ce film qui ne l’était déjà. [/SPOILER]

Bref, il n’y a rien à redire, Hard Candy est un film qui plaira ou non; mais qui toujours est-il, est manié avec brio et qui sait nous pousser à bouts, nous et les personnages. Après ce film, vous ne verrez plus l’innocence d’une adolescente de la même manière. Sans aller jusqu’à dire que vous plaindrez même les pédophiles, vous plaindrez au moins une fois celui-là.

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