Autopergamene
Identity
article🇫🇷 françaisPublished 2006-11-06TVReview2mn to read

“Pendant que je montais l’escalier, j’ai aperçu quelqu’un entrer dans la chambre […] cette personne, c’était moi.”
Alors que la tempête fait rage, dix personnes que rien ne lie -qui ne se sont jamais vu- se retrouve par un concours de circonstances dans un motel près de Las Vegas. Les routes sont toutes bloquées par les inondations, et ils se voient alors tous dans l’obligation de louer une chambre pour la nuit. Seulement, très tôt, une de ces personnes est assassiné alors qu’elle était partie un instant sous la pluie. On ne retrouve qu’une partie d’elle et sa clé de chambre : la numéro 10. Ces personnes découvrent alors qu’un tueur rôde près du motel et les élimine en compte à rebours selon leurs chambres. Un tueur qui ne peut pas être quelqu’un de l’extérieur, et qui est obligatoirement une des neuf personnes restantes. Mais bientôt celles-ci comprendront que les circonstances qui ont menées ici ne sont peut-être pas le fruit du hasard; et qu’un point commun les lie toutes.
Au même moment, le tueur Malcolm Rivers est sorti de sa cellule psychiatrique pour être rejugé; quelques heures avant son exécution. Il semblerait que quelqu’un ai retrouvé le journal intime de Malcolm, tenu avant qu’il commette d’effroyables meurtres. Le journal révèle quelque chose de décisive pour la défense : le fait que Malcom souffre d’une démultiplication de son esprit en plusieurs identités.
Semblant “anodin” dans toute la première partie du film; ce n’est qu’après le surprenant retournement du milieu qu’Identity prend tout son sens. Jouant avec le spectateur et les situations, James Mangold arrive à faire réunir dix personnes sans réels points communs. Bien vite des tensions se créent entre les personnages qui se mettent à tous douter les uns des autres. Se menacent et tentent de s’entre-tuer, dans la conviction que le tueur est forcément la personne en face. Mais chaque personne qui meurt, réduit les possibilités. Les personnes les plus désignées pour être l’assassin se révèlent innocentes; et certains meurtres se révèlent être des accidents qu’aucun d’eux n’aurait pu préméditer, et qui pourtant surviennent dans l’ordre voulu. Il devient vite indéniable que ces personnes ne sont pas là par hasard, et que les évènements ne sont pas les coïncidences qu’ils sembleraient être.
Tant dans la réalisation que la photographie, Identity est irréprochable. Bien menée et imprévisible, l’histoire qui commence banalement prend bien vite une dimension nouvelle que personne n’aurait su prévoir; et que pourtant l’on redoute au vu des apparences qui tombent les unes après les autres pour révéler le moi profond des dix personnes.
Il est difficile de parler de ce film sans en révéler la vraie teneur, tant tout ce qui semble être évident au premier abord est complètement faux. La seule manière de comprendre qui est qui, et quel est le lien entre les deux histoires qui nous sont montrées en parallèle, est de partir dès le départ avec en tête l’idée que le réalisateur montre du doigt certaines choses pour baisser notre attentions sur d’autres plus importantes. Ce qui est impossible la première fois qu’on voit le film tant tout semble “coller” jusqu’à la moitié du film. Bref, la seule chose que je puisse dire, c’est que ce n’est qu’en regardant Identity jusqu’au bout que vous en comprendrez le sens. :]