Autopergamene
Silent Hill
article🇫🇷 françaisPublished 2006-04-28TVReview3mn to read

Bon, j’ai été au cinéma aujourd’hui voir Silent Hill, comme prévu. Allons droit au but, j’ai adoré. Les décors sont sublimes, l’histoire tient la route (disons que Gans a fait de son mieux pour la respecter et s’en sort plutot bien). La musique de Akira est toujours aussi somptueuse, bien qu’on ai l’impression que Gans ai voulu en caser un maximum et que à chaque scène on a le droit à une musique, mais bon, ne nous plaignons pas quand celle ci permet de mieux plonger dans l’ambiance (je regrette quand même, en tant que grand fan des musiques Stairs of Fire, Promise ou Theme of Laura, qu’aucune n’apparaisse, pourquoi tant de cruauté ?). J’ai été aussi un peu déçu par la fin, et par des révélations un peu lourdes de temps en temps, il faut dire que le monde de Silent Hill est assez complexe à expliquer à des personnes lambda, alors en plus en deux heures, le défi était osé. Mis à part ceci, on regrette les apparitions de personnages parfois un peu inutiles comme celle de Lisa Garland (doute sur le nom) qui au final ne sert à rien, tout comme quelques autres. Coté univers, on retrouve les lieux qui ont engendrés nos peurs : l’école de SH1, l’hôtel et l’hôpital de SH2 (avec les bubble-head nurse et Pyramid Head, s’il vous plait).
Les transitions entre les mondes parallèles sont un chef d’oeuvre et le monde des Ténèbres et somptueusement réussi. Il retransmet à merveille l’ambiance glauque, malsaine et sale que dégage Silent Hill. Le brouillard est assez réussi même si on a parfois une impression de “fond incrusté” en voyant une sorte de halo autour des personnages (on parlera alors de fond “pas très bien” incrusté) mais une fois remarqué deux trois fois pour le fond, on n’y fait plus attention et on se laisse perdre à son tour dans se brouillard omniprésent qui recele mille et une créature.
Parlons en des créatures ! Elles sont absolument fidèles aux jeux, effrayantes, et bigrement bien réalisées. On reconnaît en un clin d’oeil nos monstres mannequins, nos bonhommes contorsionnées dans leur enveloppe crasseuses, les bubble head nurses et leur mouvements saccadés, Pyramid head et sa gigantesque épée qu’il traîne en fardeau, les “enfants” de SH1, et nos habituels cafards qui grouillent dans Silent Hill 2. Bref, mille mots pour un, ils sont géniaux. Alors on pardonnera aisément les libertés qu’a pris Gans pour tenter de fonder un scénario sur la base de la quadrilogie, et on appréciera le spectacle comme une sorte de “Silent Hill 5”, mixant habilement les personnages, les lieux et les histoires si proches et si éloignés de chaque opus. On notera d’ailleurs la ressemblance de Rose à l’héroïne de Silent Hill 3. A noter que contrairement à ce que disaient certains en voyant l’interdiction au moins de 12 ans, non, Silent Hill n’est pas un film pour ado pré pubères, ça saigne dans Silent Hill (pas qu’un peu à certains moments), mais surtout ça choque par la violence qui n’est pas montrée, Cf. la scène devant l’église avec Pyramid Head ou d’autres dans l’Hôtel. Gans n’en fait pas trop, et c’est un geste appréciable. Bien que dans le final on sent une volonté de vraiment “faire du mal” aux méchants du film, aux détriments de scènes qui pourraient choquer les petits nenfants. Mais nous on est grand et consentent, on va pas se priver de profiter d’un peu de massacre en apothéose, pas vrai ?
Si ce n’est tout cela, on regrettera le sentiment de “flou” sur l’histoire (je sens que je l’ai déjà dit, et bien tant pis je le redis) qui existait dans les jeux. Ce sentiment de n’avoir rien compris après la fin du jeu, et qui bien sur aurait été massacré par les critiques si cela avait été transposé au film. Mais quand même, on perd une part de la philosophie de Silent Hill qui est d’un peu se perdre dans l’histoire tout comme le fait notre protagoniste dans le jeu, et de nous laisser tisser les bouts manquants.
En clair, Silent Hill est tout comme dit précédemment, l’adaptation de jeu vidéo la plus réussi qu’il m’ai été donné de voir, fidèle, somptueuse, avec un soupçon de défauts qui se noient dans des qualités indéniables qui les masquent habilement, comme le ferait un monstre au coeur d’une masse de brouillard.