Autopergamene
La Nuit des Masques
story🇫🇷 françaisPublished 2001-01-0116mn to read

« J’aime mieux vivre en enfer, que mourir au paradis »
Barbara – « Les Insomnies »
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- … et on vit tous, chaque jour, avec un visage. Ce visage, c’est celui donné par nos parents, par nos grands parents à l’intérieur de nos gènes. Malgré cela, beaucoup de personnes vivent avec quelque chose d’autre à l’intérieur d’eux. Un coté obscur. Alors une fois par an, a la fête de « Hall’o’Ween » ou « La Veille de tout les Saints », tout le monde sort dans la rue sous un nouveau visage, un ‘masque’. Et on ne distingue plus réellement qui sont les vrais gens, des vrais mons… Becky se réveilla en sursaut, seule, dans son grand lit beige. Il était déjà tard et la nuit couvrait déjà de sa sombre enveloppe le petit village de Forgotten Lake. Elle s’était de nouveau endormie devant la télé, et constata une fois de plus avec effroi que du haut de sa trentaine d’année, elle n’était plus dans la capacité de suivre la télé sans s’endormir.
Elle leva les yeux et remarqua que son coude venait d’appuyer sur « Muet ». Mais même sans le son, le thème de l’émission lui parut évident : « Les Masques », ou quelques stupidités dans le même esprit. Elle coupa net la télé, ce genre d’émission se multiplie à une vitesse incroyable lorsque la période d’Halloween arrive, tout comme les publicités pour les jouets venaient en période de Noël, le cycle de la télé. Le petit réveil affichait près de une heure du matin, et Becky s’étonna de ne pas encore voir de films classés X sur cette chaîne réputée pour ça. Derrière la porte en bois du salon, elle apercevait son fils qui dormait dans son lit, la veilleuse éclairait son petit visage. Les yeux de Becky se fermaient, elle décida alors de suivre l’exemple de son fils. Elle s’allongea, et éteignit la télé. La pièce se retrouva plongé dans les ténèbres, et à travers la fenêtre, les rares lumières qui émanaient des fenêtres de Forgotten Lake en firent de même…
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Le réveil sonna, mais il fut couvert par les cris du fils de Becky. L’Aube était levée depuis quelques heures et il était temps – du moins pour Craig – de se lever. Craig était le fils de Becky, du moins le fils adoptif, aujourd’hui il fêtait ses 10 ans. Il sautait sans s’arrêter sur le lit ou Becky qui était en train de dormir, se couvrait désormais la tête par un oreiller.
Mais l’appel de la nature fut plus fort et elle finit par se lever. Le visage de Craig s’illumina, il se tint alors devant la porte, un regard d’ange au fond des yeux. Alors lorsqu’il demanda a Becky l’autorisation d’aller ouvrir ses cadeaux, elle eut un bref sourire et accepta, avant même que son cerveau ne se rappelle que c’était l’anniversaire de son fils, c’est ce qui arrive souvent lorsque elle se couche tard, elle fonce avant de réfléchir. Elle n’eut jamais vraiment compris comment un bébé peut avoir l’idée de naître un soir d’Halloween, même s’il n’en est pas encore conscient. S’ajoute a cela, le fait dissimulé que depuis l’age de 12 ans ou Becky était resté coincé dans un placard avec un horrible masque de sorcière, le moindre regard sur une de ces choses en plastique la terrorisait de l’intérieur.
Pendant que toutes ces informations étaient en train de mettre en route la tête rousse de Becky, des déchirements de papier se faisaient entendre. Becky fut même étonné du nombre de cadeaux qui se trouvaient la. Il lui semblait même que quelque chose avait changé de la disposition de la veille. Craig ouvrit d’abord les plus gros paquets, comme le font tout les enfants. Il découvrit avec émerveillement les camions de pompiers, jouets et autres soldats avec lesquels Craig jouait des heures en inventant des histoires. Pendant ce temps, elle, sortit une cigarette et l’alluma pour prendre quelques bouffés (seule chose capable de mettre en route son cerveau de bon matin) et fuma face a la télé. Puis elle entendit un bruit de papier, mais pas de cris de joie. Elle se retourna et vit Craig de dos, il se retourna en faisant la moue et sortit de derrière son dos un masque horrible, montrant le visage d’un homme sans peau, la chaire et les nerfs a nu. Becky ouvrit grand les yeux et lâcha un bref hurlement interne. Puis elle respira profondément et se jura de faire payer l’imbécile qui lui avait donné ça à Becky pour qu’elle l’offre à son fils. Craig partit dans la cuisine quelques instants et Becky le rejoint. En passant elle éteignit la télé encore allumée, en train d’annoncer l’alignement parfait de la terre et d’une autre planète, chose dont tout le monde se fichait complètement en ce beau matin d’Octobre.
Quand Craig revint, il portait un horrible masque sur le visage, un Craig sans visage. Et, sans savoir pourquoi, Becky se rappela son cauchemar de la veille ou elle errait, seule, dans une ville déserte ou les visages des gens gisaient au sol. Becky avait l’habitude de bien comprendre les rêves, mais pas celui ci. Becky hurla et secoua violemment la tête de Craig pour retirer le masque. Le téléphone sonna. Becky se rendit compte qu’elle était en train de traumatiser son fils pour les dix prochaines années à venir. Celui ci retira délicatement le masque au bord des larmes et retourna ouvrir les autres cadeaux, et ce qui fut le temps d’un instant, le visage le plus horrible du monde, redevint un simple bout de latex.
Becky se dirigea sans se presser vers le téléphone, écrasa sa cigarette dans le cendrier et décrocha enfin.
- Mme Benson ?
- Oui.
- Vous avez souscris a votre travail pour être disponible 24/24, et, il se trouve qu’actuellement, le magasin requiert actuellement votre aide.
- Et les autres ?
- Les autres dorment, ou s’occupent de leurs enfants.
- Mais, moi aussi ! s’exclama Becky.
- Ca, ce n’est pas mon problème. Merci de vous présenter le plus vite possible. Elle voulu lui jeter un dernier argument, mais la tonalité avait remplacé la musique du centre commercial « Bentley ». Becky raccrocha, son regard fixait la fenêtre. Elle appela alors son fils. Elle lui expliqua clairement qu’elle allait devoir travailler mais qu’elle allait appeler quelqu’un pour le garder. Craig accepta, en tant qu’enfant compréhensible (qui avait des tas de jouets pour passer la journée) et s’assit bien sagement sur le canapé pendant que Becky partit mettre des habits décents. Lorsqu’elle fut prête, elle l’embrassa sur la joue et lui dit qu’elle ne tarderait pas. La voiture démarra, et s’éloigna pendant que Becky savait pertinemment que Craig fixerait l’allée jusqu’à son retour.
Elle arriva a son travail vers midi, le trajet jusque la étant plus que long. Quand elle arriva au centre commercial, c’était désert. Elle passa par la porte de service. Arrivé dedans, toujours personne. Mais c’est ce qui arrive quand on est de garde dans un grand magasin, le dimanche. Becky avait pour travail de préparer les articles pour le lendemain. Elle passait dans les rayons et remettait tout en place, les articles a la bonne place, approvisionnait les articles manquants et des tas d’autres choses que personne n’avait envie de faire le Dimanche matin…
Elle alla donc dans le local, prit son grand chariot rempli d’articles et se dirigea d’abord vers le petit bureau du technicien. Elle alluma les plafonniers, les machines, la musique de fond et tout ce qui suit. Puis elle commença sa tournée des rayons pour vérifier que rien ne manque. Apres quelques secondes, la petite musique se mit en route, cachant un autre bruit lourd, qui changerait la face du monde a jamais.
2
L’ami de Becky : Sarah, arriva au domicile quelques heures après le départ de Becky. Un peu après que les clefs aient tourné dans la serrure, la porte de la bâtisse s’ouvrit. Craig était la, devant elle, le masque a la main. Sarah coucha Craig dans son lit. Non pas que c’était déjà l’heure, mais de toute manière elle savait qu’une fois la porte fermée, il se relèverait pour jouer. Ce laps de temps lui permettrait d’avoir la paix quelques instants. Elle posa le masque sur la table de chevet et repartit dans le grand salon. Devant la cheminée, elle était la, et lisait tranquillement son livre. Sarah était une grande femme plutôt forte, comme disait tout le monde. Pour bien sur éviter de dire ‘grosse’. Alors elle compensait en se développant intérieurement. Elle avait lu de grandes œuvres tel qu’Othello, et savait réciter par cœur les grandes lignes ou citation d’anciens littéraires comme Shakespeare ou Edgar Allan Poe. Le truc de « Tu as fais la fête la veille, maintenant tu dors » laissant en général une petite demi heure de lecture –au calme- avant que Craig ne soit emporté dans son jeu et hurle dans tout les sens.
Mais ce jour était (différent) apparemment parti pour ne laisser aucun répit a Sarah. Elle eut juste le temps de lire quelques lignes, avant d’entendre un grand bruit sourd. Comme un lourd objet qui tombe au sol et roule encore et encore. Elle courut jusqu’à la chambre de Craig mais celui-ci dormait, en tenant fermement son masque dans ses petites mains. Puis il y eut un second bruit lourd, Sarah chercha le mot dans sa tête, longtemps, et au troisième bruit, elle murmura « Explosion » dans son salon, seule, en plein après midi, alors que le soleil entamait son déclin dans le ciel. Il y eut peut être une dizaine, une vingtaine d’explosions, partout dans Forgotten Lake. Un journaliste osa même prononcer « Le Ciel nous tombe sur la tête » avant qu’une sorte de boule de feu vienne s’écraser sur lui. Sarah eut la plus grande peur de sa vie. Les explosions, cette espèce de chute de…de…comment dire, de météorites dura pendant une demi heure, une heure, ou peut être juste cinq minutes. En tout cas, un temps qui parut interminables pour le n°83, pour tout Tayel Street, pour tout Forgotten Lake. Peut être pour la planète entière, mais en tout cas, rares étaient les chaînes à diffuser encore. La neige avait envahit le moindre canal.
Puis, ce fut le calme après la tempête. Il y eut un long, très long silence. Sarah sortit de sous la table, et ouvrit un a un les rideaux du salon. Il y avait des cratères dans les rues, des corps étalés au sol, des carcasses de voitures. Mais pourtant, le silence. Puis, quelqu’un frappa à la porte. Sarah se dirigea vers la porte, d’un pas hésitant, armée d’un couteau, et fut rassuré en voyant que c’était les voisins. Elle se jeta dans leur bras, et pleura. Pourtant, les voisins ne furent pas si attristés que Sarah l’aurait cru. Elle se demandait même si elle n’avait pas rêvé. Mr. & Mme. Dawson restèrent de marbre, à fixer Sarah. Mais Sarah ne rêvait pas, derrière les Dawson, un corps était étalé, en sang. Il bougea un peu, et fit même l’effort de se relever. Et il se mit a marcher comme si de rien n’était. A marcher en quête de quelque chose, quelque chose qu’il voulait a tout prit. Sarah pâlit légèrement, et Mme Dawson referma délicatement la porte sans se retourner. Puis ils avancèrent communément vers Sarah, a la recherche eux aussi de quelque chose d’ont-ils avaient terriblement envie.
La nuit venait de tomber, une longue nuit qui débuta a 17h12, et l’hiver n’avait rien à voir avec cette nuit précoce. Cette longue nuit précoce qui ne faisait que commencer…
3
Il se faisait tard, Becky était complètement vidé. Elle connaissait désormais par cœur la Septième Symphonie qui tournait en boucle depuis bientôt trois/quatre heures. De plus, cela faisait déjà un bon moment que Sarah avait appelé. Elle disait que les voisins acceptaient de garder Craig et qu’elle venait voir si tout allait bien. Becky n’avait pas plus confiance en les Dawson qu’en quelqu’un d’autre, certes, mais ce n’était ni des pervers refoulés, ni d’autres malades qui courent les rues. Becky entendu la porte grinçante (et censée être graissée depuis Jeudi) s’ouvrir. Becky marcha et, en effet, « Sarah » arriva. Elle ferma la porte derrière elle, sans se retourner. Elle avança vers Becky et lui sauta dans les bras. Quelques larmes coulaient encore près des yeux de Sarah, mais elle ne pleurait pas, bien au contraire. Elle ne disait pas un mot. Becky fut embêté par ce silence et lui dit de la suivre.
Becky arriva au guichet d’informations, poste qu’elle occupe en plus de la maintenance des rayons. Becky sauta derrière le comptoir. « Juste le temps de prendre un truc » dit-elle à Sarah. Elle fouilla longtemps avant de trouver ce qu’elle cherchait, une lampe de poche, non pas que le magasin n’était pas éclairé, mais les couloirs, eux, ne l’étaient pas depuis la coupure de la dernière fois. Quand Becky se releva, elle était seule. Ses yeux se perdirent dans les rayons, a droite, a gauche. Puis, en face d’elle. Sarah se tenait droite, sans bouger, elle fixait Becky de ses yeux devenus blancs. Puis, d’un geste violent et puissant, elle fendit une entaille dans son visage, en haut de l’œil gauche. Et rapidement, elle s’arracha la peau du visage avant de le jeter au sol. Son « visage » était posé là désormais. Et à la place, en haut du corps de Sarah, se trouvait un vague ensemble rougeâtre de nerfs et de muscles. Un amas de chair.
Un petit rappel de son cauchemar en quelques sortes… Les orbites, même vidées, continuaient à suivre les mouvements de Becky. Elle ne savait plus que faire, elle hésitait entre courir et hurler, bien qu’aucune des deux solutions ne lui paru idéale, elle hurla. Alors un petit homme court sur patte en bleu de travail et casquette sorti des WC une clé a molette a la main. C’était le plombier, appelé il y a quelques heures pour réparer les lavabos qui fuyaient sans cesse. En moins de temps qu’il en avait fallu à Becky pour hurler, Sarah se rua sur lui, elle le plaqua au mur et d’un coup de mâchoire fit gicler sa jugulaire sur le mur comme l’aurait fait un vampire dans un film sanglant. L’homme qui se vidait de son sang perdit peu à peu ses couleurs, et de sa vivacité. Sarah s’accroupit sur le cadavre désormais mort, étalé au sol, et avec ses ongles, découpa soigneusement la peau du visage de l’homme. Becky hurla et pendant que Sarah était occupé a se fixer le visage de l’homme sur sa tête, Becky subtilisa la clef a molette. Sur Sarah, les fibres fusionnèrent, c’était désormais un corps de Sarah, avec une tête de plombier. Sarah, si on pouvait encore appeler ce démon par ce prénom, s’empara de la clé a molette et se mit a fixer Becky d’un air terrible. Celle-ci comprit alors qu’elle avait les mains vides, face à un monstre au visage étrange. Elle courut, vers la première direction qui lui venu a l’esprit. Il n’en fallut pas moins de temps pour que le démon se jette à sa poursuite. Le tout sans réellement se préoccuper du corps inanimé du plombier qui se relevait, en quête de sang pour boire, et de visage pour vivre…
4
Tant de hurlements dans la nuit, les visages s’arrachaient et se trouvaient de nouvelles têtes dans toutes les maisons, le sang fusait partout pour nourrir les démons assoiffés de sang qui marchaient désormais dans les rues. A force, il en était difficile de savoir qui était qui. Juste des monstres sans visages qui avaient décider d’ôter tout visage au mal, en ce début de nuit d’Octobre.
La ville était sans dessus dessous, la société en feu. Seule une maison persistait, a la charmante adresse du 83 Tayel Street, dans cette maison, une personne attendait a l’étage, endormie dans son lit, accompagnée d’un masque sans visage.
5
Becky vola la première voiture qu’elle trouva dans l’immense parking qui s’offrait a elle, elle roula violemment sur ce qui ressemblait de loin a son ancienne meilleure amie. C’était l’Enfer sur terre. Personne ne savait d’où ça venait, personne ne savait comment maîtriser les évènements, au fond, personne ne savait rien sur tout. La terre était plongée dans une sorte d’univers parallèle auquel personne n’était préparé. Les gens avaient affaire a une menace qu’aucune arme ne résolvait. Les rares fois où on voyait un démon s’écrouler au sol, c’était pour dévorer un corps inanimé.
La voiture roula, et Becky se détesta elle-même d’avoir accepté un travail si loin de son fils. Becky arriva au 83 Tayel Street lorsque la lune rayonnait, non, lorsque deux lunes rayonnaient en haut dans le ciel. Becky monta les marches du porche en quatrième vitesse, la porte était fermée de l’intérieur. Qu’a cela ne tienne, elle brisa le carreau avec la lampe de poche et déverrouilla en se coupant légèrement avec un débris de verre. Trop peu pour faire s’écrouler Becky, mais largement assez pour faire se relever deux monstres a l’étage. Dedans, tout était en désordre et du coton des coussins flottait un peu partout. Quelque chose se fit entendre à la cuisine, lorsqu’elle arriva elle vit son voisin en robe de chambre, fouillant dans le frigo. Celui ci en voyant Becky, posa sa main sur sa tête en arracha la peau avant de hurler d’un cri sourd et perçant qui ne s’oublie jamais. Il fonça sur Becky, celle ci lui assena un violent coup au crâne. Le démon marcha quelque pas, à la recherche de son visage. Becky fonça la première et ramassa l’amas de peau. Le démon marcha, et s’écroula au sol, prêt à ne jamais se relever.
« Quel sont les vrais visages du Mal ? », triste métaphore qui prenait un tout autre sens aujourd’hui. Et à sa plus grande surprise, sans visage, le mal n’avait aucun effet. Le mal ne terrorise que lorsque on s’en fait une image terrifiante. Ils peuvent se nourrir sans visages, mais le mal, n’est plus ce qu’il est sans visage.
Tandis que la pluie s’abattait sur les carreaux, une pluie qui commençait a peine a tomber, Becky montait les marches de l’escalier menant à l’étage, sans remarquer que deux traces de mains en sang, glissaient lentement sur la porte vitrée de la salle de bain. La même porte qui vola en éclat au passage de Becky. Mme Dawson, cette petite grand-mère qui s’occupait de l’épicerie au coin de Mervin Avenue se jeta sur Becky en hurlant et dévoilant deux longues canines avec lesquelles elle avait bien l’intention d’entamer la peau du cou de Becky. Avec le plus grand dégoût, celle ci arrache violemment son visage et frappa a plusieurs reprises le crâne de Mme Dawson. Jusqu’a ce que un craquement se fit entendre. Mme Dawson s’écroula au sol, et son contenu crânien désormais putréfié par la mort antérieure de Mme Dawson, coula lentement dans les marches. Becky au bord de la nausée arriva enfin à la porte de la chambre. Elle respira longuement, son fils était mort et elle le savait. Elle empoigna avec plus de force que jamais la lampe de poche déjà ruisselante de sang, prête à voir son fils se jeter sur elle. Mais en l’ouvrant, ce qui paraissait insensé ailleurs pris tout son sens ici.
6
« L’œil du Cyclone ». C’était ce qui tourna dans la tête de Becky durant les nombreuses années qui suivirent cette journée d’Halloween. Car, il y eut, malgré ce que l’on peut penser, un « après » jugement dernier. Quelques personnes réussirent a survivre, celles ci se déplaçant tant bien que mal, survivant ou non, toutes, vers un même point : 83 Tayel Street. C’était une sorte de pèlerinage, quiconque avait survécu au jugement dernier devait rejoindre les autres dans « L’œil du Cyclone ». L’endroit de calme au milieu de la mer déchaîné. Mais le vent finit toujours par tourner… Et les choses redoutables qui se tapissaient jusque la dans le noir, sortiraient tôt ou tard.
Et cela se vérifia bien vite. Becky n’en croyait pas ses yeux et pourtant plus les années passèrent, plus les démons devenirs imposants et horribles. Certains mesuraient la même taille que certains de ces grands buildings qu’on peut voir dans les films. Ces monstres « de Sept Lieux » comme ont les surnommait au début. Mais leur manière de marcher en anéantissant tout sur leur passage sans la moindre intention primale de tuer, leur valut le nom de « Marcheurs ». Des monstres titanesques qui cachaient les deux soleils a leur passage.
Les gens s’organisèrent peu a peu. Au fond, dans la tête de tout les gens encore en vie, il y avait deux groupes. Ceux qui croyaient que les démons arriveraient jusqu’a ce que notre monde ne devint qu’un reste de humanité, et que au final, tout le monde mourraient dans d’atroces souffrances. D’autres pensaient au contraire que ‘Dieu’ viendrait sur terre pour les sauver, après une longue période de Sept Ans. La période de Sept Ans fut jugé d’après la durée de la traversée du désert que dut vivre Moïse, un brin navrant comme hypothèse, mais a ce stade la, qui croire importait peu…
Les gens survivaient avec la nourriture qu’ils trouvaient dans les magasins, étant donné le peu de personnes survivantes, le « Bentley » ou travaillait Becky (donc ou elle avait les clefs) suffit largement pour les premières années. Beaucoup se suicidèrent, ne voulant plus survivre dans ce qui avait été désormais pleinement reconnu, et nommé, « Le Nouvel Enfer ».
Un beau jour, « Le Jour », quand Becky se réveilla, elle vit que tout son entourage, s’était suicidé dans la nuit, pendant que Becky dormait a nouveau d’un sommeil sans rêves, comme il y en avait eut sans arrêt depuis cette tragique journée d’Halloween. En ce jour, la terre était réduite à sa plus petite population, elle et lui, Craig. Elle sortit dehors, les rues s’étaient vidées de leurs démons. Elle n’en croyait plus ses yeux, ce qui avait été l’enfer a cause d’une simple nuit ou, pour on ne sait quel raison, le Mal avait décidé de laisser tomber les masques, ce monde, était redevenu un coin paisible. Plus personne.
Comment y croire ? Comment savoir si tout était fini ? Apres tout, quelle importance, elle et Craig étaient en vie ! Quand elle se retourna, elle l’aperçut qui vagabondait dans les rues en riant. Elle coura vers lui, le saisit dans ses bras et se mit a pleurer de joie tout en le serrant du plus fort qu’elle pouvait. Tout était enfin, après des années de terreur, fini. Elle fixa Craig, et lui demanda paisiblement à quel point il était heureux.
Celui ci posa doucement le masque, que tout le monde avait depuis le temps, considéré comme « L’œil du Cyclone » qui les avait maintenu en vie. Chaque démon en voyant ce masque, se disait qu’ils ne méritaient pas leur morts. Oui, tout venait du masque, et de tous les autres masques.
La vérité apparue enfin. Tout n’avait pas commencé ce soir, cela faisait des années que les visages tombaient et devenaient de simples masques, derrière lesquels le Bien se cachait. Ce masque, était le dernier de l’ère humaine. De l’ère ou les gens vivaient encore sur terre. Et ce sentiment qui était dans ce masque, suffisait à repousser tout le mal de la planète.
Craig sourit enfin de joie, une dernière fois lorsque le jour se levait. Un jour pas comme les autres. La haut dans le ciel, rayonnaient deux soleils. Alors à l’Aube, dans une planète déserte, les dernières ombres qui parurent bouger avant que les Ténèbres ne s’abattent, fussent celles d’un jeune garçon s’arrachant le visage et se jetant sur sa mère pour en faire le festin d’un dernier jour.