Autopergamene
Le Projet Inconnu
story🇫🇷 françaisPublished 2001-01-0121mn to read

« La mort n’est que le début de la renaissance »
Tony Todd – « Farewell to the Flesh »
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Résidence Newman, 00h12
Pendant que la lune tapait de sa lueur au carreau de la chambre de Mr. Newman ; un homme allongé dans son lit se réveille en sursaut. Il regarde dans tous les coins et son visage et rempli de sueur, a croire qu’il sort d’un terrible cauchemar. Il allume sa lampe de chevet et une lumière jaunâtre se développe dans la chambre. Du haut de ses 87 ans, Neil Newman ne se sent pas seul dans sa maison. Soudain un craquement se fait entendre dans l’escalier. Un craquement lourd tel des pas. Tout dehors est calme, et pourtant son cœur bat au plus vite qu’il le peut. « Craquement ». Neil se lève de son lit et la poignée s’agite. Heureusement la porte est verrouillée de l’intérieur. Si Neil avait été un Américain de base il aurait sorti l’arme qui se trouve dans le tiroir de son bureau. Mais pas Neil, non, pas lui, pas après ce qu’on nommait déjà le « Projet Inconnu ». Depuis lors, rien n’était plus pareil pour Neil, le moindre craquement le faisait sauter de son lit en sursaut. La peur est omniprésente. La poignée est sur le point de céder mais tout s’arrête juste un peu avant. Les oreilles de Neil bourdonnent. Pour peu que son imagination soit en train de lui jouer des tours, Neil risque la crise cardiaque a tout moment. Mais il en est convaincu ; ce qui se trouve derrière cette porte n’est ni le fruit de son imagination, ni un cambrioleur quelconque. Et Neil n’en peut plus, il saisit la poignée et ouvre la porte dans un grand fracas. Mais le couloir est vide, l’escalier a gauche aussi. Sa maison est à 12 kilomètres de toute civilisation, perdu dans la foret du village de Lancaster. Et pourtant Neil n’a pas fermé l’œil depuis des semaines. Il referme fermement la porte, son cœur bat. Et au moment de se retourner, il aperçoit ce qu’il redoutait, une forme sans contours, une forme sans vie.
Son corps s’étale de tout son long au sol. A l’age de 87 ans, bientôt 88, Neil vient de décéder d’une crise cardiaque, la forme se déplace et s’en va dans l’escalier. Et de toute façon le corps qui est au sol est vide de toute âme. L’âme de Neil est actuellement en train de suivre une lumière blanche, le guidant droit vers un monde meilleur. Mais bien avant, des immenses bras obscurs le rattrape et le ramène violemment sur terre.
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Jardin de la Résidence Newman, 04h13
- Ici Maria en direct de la maison de Neil Newman décédé ce soir d’une crise cardiaque d’après les derniers diagnostics. (Elle avança vers la porte en parlant). Depuis des années circule autour de cette étrange bâtisse toutes sortes de rumeurs concernant des hurlements au milieu de la nuit, des histoires bizarres et autres rumeurs sur les sous sols. En exclusivité pour ‘Liberty News’ nous allons avec vous, spectateur du monde entier, explorer la Résidence Newman. La maison est vide, la police en est partie il y a quelques heures et c’est ce soir, que nous allons répondre à la vraie question que se posent tout les spectateurs : Qu’y a t-il dans la désormais renommée et surnommée « Rebirth Residence » ?
- Coupé !
- Ok ! Je suis bien coiffée John ?
- Oui Maria.
- Tout est bien cadré ?
- Oui Maria.
- Prêt ?
- …Oui Maria. Maria remet en place ses longs cheveux bruns, puis elle se rapproche de la porte, prit une grande inspiration, et de toute sa force elle poussa l’énorme double porte de la Rebirth Residence. Le bruit qui en vint fut horrible, cela devait faire des années que Newman n’avait pas bougé de sa chambre. Ils débouchèrent dans un immense hall d’entrée. Aucune lumière ne pénétrait dans la bâtisse à cause scotch partout sur les fenêtres. Et l’immense lustre qui surplombait l’étage ne devait avoir servi depuis des années. Des vases d’Orient étaient disposées un peu partout et une étiquette était accrochée sur la porte de droite « Kimonos ». Neil devait être un fanatique de la culture japonaise à première vue. L’état des pièces donna raison à Maria sur sa première impression, Neil vivait a l’écart de sa maison, les toiles d’araignées envahissaient la moindre parcelle de pièce et la poussière recouvrait chacun des meubles en les rendant grisâtres. La porte se referma d’elle-même, a vrai dire, la porte était tellement lourde qu’il fallait la tenir de toute ses forces pour qu’elle se maintienne ouverte. C’était peut être le but recherché. Maria paraissait intrigué, il n’y avait que trois portes (sans compter la sortie) et le choix lui paraissait difficile, du fait qu’aucune des salles ne menait a un éventuel salon, cuisine, ou salle de bain. Neil était peut être un collectionneur, mais de la a placer sa collection plus proche de la sortie que les salles principales… La porte d’en face portait l’inscription « Couloir de l’Etage » et celle de gauche « Atrium ». Maria décida apparemment de commencer par là. Le nom étrange de la pièce l’intriguait beaucoup, de part son nom. Elle prit son courage a deux mains, et la poignée d’une seule, elle prit une grande inspiration. A partir de la, elle et John allaient entrer au cœur d’une Résidence laissée des années a l’abandon et dont tout le monde n’avait qu’une hâte, savoir le contenu. Derrière cette porte elle allait pénétrer dans le monde étrange de Neil Newman, et des choses qui s’y sont (peut être) déroulé durant les dix dernières années.
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Atrium, 04h48
Lorsque la vieille porte s’ouvrit, cela donnait d’abord sur une petite salle, avec un bureau et des bougies des deux cotés de la pièce. Une ambiance enfantine planait dans l’air. Sans vraiment savoir pourquoi. Les murs, les plafonds étaient en bois ou en parquet. Maria continua sa route et vit une lourde porte avec un arbre dessus et se dit que c’était sûrement ici. La porte s’ouvrit et laissa place à un immense jardin intérieur. Des portes Shinto menaient à une petite fente entre deux rochers au fond du jardin, a vrai dire, des roches proliféraient sur tous les murs, il fallait s’y faufiler pour voir la suite. En passant Maria et John aperçut des marques sur les cerisiers alentours, des traces comme si on avait frotté quelque chose contre chacune des branches des arbres. Des paniers sans doute, mais pendant une fraction de seconde, Maria eut la bizarre sensation que c’était quelque chose de plus lourd qui avait été accroché. Quelque chose comme (des corps) du gibier. Maria se secoua la tête pour enlever cette idée de son esprit. John filmait les branches une a une comme pour faire naître l’angoisse chez le spectateur.
Maria continua dans la grotte, et atterrit dans une sorte de réserve immense. Un petit coin de terrain était net du fait de la proximité avec la sortie, le reste était malheureusement caché dans la brume, ce qui rendait la superficie difficile a deviner du premier coup d’oeil. De l’eau s’écoulait dans un moulin qui tournait sans cesse, et qui, à chaque passage, frottait contre une roche pointue aiguisée. Un peu en contraste avec le paysage d’ailleurs. Au fond du brouillard qui recouvrait le reste, Maria sentit qu’il y avait quelque chose, cette même impression de non solitude qui la pesait dans la sorte de bureau précédant l’Atrium. Elle fixa partout, sans oser lever les yeux sur les deux lueurs blanches qui fixaient Maria dans le noir, à l’étage. Puis, mal a l’aise, elle fixa John et décida de ressortir. Rien que le fait de devoir retraverser le long chemin qui traversait le jardin lui faisait peur. Toutes ces choses qu’elle était dans l’incapacité de comprendre, ces espèces de pierres entassées, ces immenses portes Shinto et surtout, ce sentiment pesant d’être observé, de dessous le porche, des balcons et d’un peu partout. Maria était mal à l’aise. John se contentait de filmer et la camera cachait les larmes qui coulaient sur son visage. C’était la première fois qu’il filmait et lui donner un reportage, tôt le matin, dans une bâtisse dite surnaturelle, tout ceci lui donnait le sentiment de ne jamais repasser par la porte d’entrée. Ils se dépêchèrent de repasser la porte de l’Atrium et pendant un instant, juste avant de repasser par la porte, John eut la pesante impression de voir des jeunes femmes, pendus aux branches des arbres, qui pointaient du doigt en sa direction…
Bureau des bougies, 5h04
Maria et John arrivèrent a nouveau dans le Bureau. Toutes ces bougies allumées dérangeaient Maria. Neil n’avait pas mit les pieds au rez-de-chaussée depuis des années, et toutes les bougies étaient allumées, il restait peu de cire, car elle coulait entre les planches du parquet, mais tout de même trop pour un homme qui vit coupé du monde. L’ombre qui était projeté contre le mur par toutes ces bougies parut soudain difforme et étrange.
- Ecarte-toi John.
- Tiens, tu te décides enfin à commenter… fit t-il avec un air sarcastique dont John avait le secret.
- C’est pas ça, mais, les images s’expriment mieux d’elles même. J’en sais encore trop peu pour m’avancer sur des théories.
- C’est ton travail pourtant.
- Fout moi la paix. Maintenant dégage. Et ce qu’elle vu la dépassait, l’ombre elle-même ne l’inquiétait pas, en revanche, des centaines, voir plus, de traces d’ongles sur les murs et des mains ensanglantées couvraient le sol et les bougies servaient ici de canaliseur a la peur. Une petite musique était diffusée dans cette pièce qui n’y était pas tout a l’heure. Elle remarqua qu’entre les bougies, étaient disposés de petites poupées, qui a son goût n’y était pas tout a l’heure non plus. La musique était ce genre de musique que jouent les joueuses Japonaise. Maria en avait assez et décida de changer de salle, elle remarqua une minuscule porte cachée dans le coin, si petite que seul des enfants y passerait, elle décida de juste jeter un coup d’œil. La salle était remplie de poupée, un tapis était posé au sol et en face, une sorte de fenêtre vers la cave. John filma a son tour, et comme a chaque pièce qu’il passait, quelque chose lui apparu, une sorte d’ombre qui était emporté dans la fenêtre, tiré par d’immenses bras obscures…
3
Hall d’entrée, 5h12
Quand John et Maria arrivèrent dans le Hall, ils ne reconnurent pas du tout la pièce dans laquelle ils étaient arrivés. Ils avaient l’impression que plus le temps passait, plus les pièces paraissaient se délabrer et vieillirent de centaines d’années par heure. Maria commença à comprendre pourquoi Neil était mort. Ils supposent d’une crise cardiaque, mais de l’avis de Maria, c’était un suicide. Personne n’était capable de vivre dans une Résidence pareille. Elle se tourna vers John :
- Bon, ici comme vous avez pu le voir depuis quelques minutes, cette maison est un vrai canaliseur de peur, nous n’avons aucune idée de ce qu’il a bien pu se passer ici mais apparemment l’horreur y a régné durant plusieurs années. Et c’est sur ce, que je pense formellement que Neil s’est suicidé de folie et que…John ? Tu filmes ?
- Je….Ma…Maria ! Il baissa la caméra et ouvrit en grand la bouche. Quand Maria se retourna elle ne voyait plus le Hall. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était tout sauf un Hall. Des cordes pendaient au plafond, des corps apparurent sur les poutres du plafond et se mirent à hurler d’une voix qui raisonna dans le hall, leurs visages étaient vidés de tout sentiment. Ils étaient fixés par des cordes et se vidaient de leur sang tel des compte-gouttes. Maria secoua la tête et revit le Hall. Tous les vases avaient étés projetés au sol, formant ainsi un cercle. Au centre duquel étaient posées 5 cordes. Maria respira profondément et enjamba les cordes pour se diriger vers la salle des kimonos. Elle commençait, elle aussi à devenir complètement folle et se disait que tout n’était qu’illusion, que des qu’elle sortirait tout irait mieux. Mais la « Résidence » semblait persuadé de vouloir lui montrer le contraire.
« Kimonos », 5h16
Ils débouchèrent sur un long couloir, juste une porte a gauche et une grande armoire au fond. Maria demanda à John d’aller filmer l’intérieur de l’armoire, après de longues délibérations celui ci accepta. Maria commença à inspecter la porte, on entendait derrière, quelque chose qui grinçait. John hurla ! Maria se retourna, celui ci claqua la porte de l’armoire et elle ne vit pas son contenu. John hurlait à la mort, il dit qu’il avait vu un buste qui lui fit un large sourire, au fond de l’armoire. Maria n’en crut pas un mot bien qu’au fond d’elle, la vision d’un buste souriant apparut. Alors John lui proposa de re-regarder l’enregistrement pour prouver sa bonne foie. Il déplia la petite fenêtre du caméscope et passa en accéléré du début. Et les yeux de Maria et John s’ouvrirent en grand comme pour prendre conscience de la réalité de la Résidence. Ils virent, oui, ils virent ce qu’ils n’avaient pas vus. Les corps accrochés aux arbres, les soldats sans visage qui avançaient dans le brouillard de la réserve, les gens accrochées au moulin a eau qui se raclait contre la pierre, les jeunes filles grattant aux murs pour échapper a leur bourreau, un vieil homme armé d’une lame. Ils virent les filles enfermées se faire aspirer dans la petite fenêtre et priant pour qu’on le sauve, ils virent les cadavres hurlant sur les poutres, et ils virent l’homme tronc dans l’armoire. Maria et John se regardèrent yeux dans les yeux. Ils se fixèrent comme si ils attendaient tout deux que l’autre lui dise de se réveiller. La peur se lisait sur leurs visages comme on lit un livre. Maria choisit d’aller directement visiter la chambre de Neil, et annonça qu’il fallait partir au plus vite. John vérifia quand même la serrure de la porte en bois qui était dans un coin au fond a gauche. Et vit une magnifique femme, tout de blanc vêtu qui l’observait entre les kimonos suspendus là, avant que d’immenses bras obscures attirent la jeune fille dans un coffre, la faisant disparaître. Ils ne s’en soucièrent pas, il se passait des choses étranges ici, mais Maria ne s’inquiétait pas, elle se sentait au contraire en sécurité face à cette femme.
Ils repassèrent dans le Hall, enjambant les cordes. Et John revit la jeune fille, étendu la, au sol, au milieu des cordes, elle souriait, comme soulagée. Et un homme arriva et, tandis que les cordes étaient rattaches a tout ses membres, il tourna une poulie, tourna jusqu’à ce que ses jambes, ses bras et sa tête s’arrachent, les uns après les autres, tel une simple poupée de chiffon. Mais a nouveau, tout disparut après quelques secondes.
Couloir de l’Etage, 5h24
Maria & John arrivèrent à un long escalier qui menait à une porte. Alors ils montèrent les marches, ignorant la jeune femme, tout de blanc vêtu, qui les fixait en bas de l’escalier. Une jeune femme, au visage caché par de longs cheveux, et aux marques de cordes si profondes.
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Couloir Principal, Etage de la Résidence, 5h25
Le couloir était simple et il n’y avait que deux portes. Une a chaque extrémité du couloir. La première était simple, celle de droite et menait sûrement a la chambre de Neil. Celle de gauche était fissurée et portait un emblème étrange, un masque entouré par des cordes. Sans hésiter, ils prirent la porte de droite. La chambre de Neil était comme n’importe quelle chambre.
- Bon, ça a l’air d’être la pièce la moins étrange de toute la Résidence, tu vas me filmer ici.
- D’accord. soupira John.
- Bien, cela fait plusieurs heures que nous nous baladons dans la Rebirth Residence et comme vous avez pu le voir, ils s’y passe, ou s’y est passé, des choses tragiques. Nous ne sommes actuellement pas en mesure de vous expliquer ce qu’il est arrivé dans cette demeure, mais nous vous assurons que nous ne sortirons pas de la Rebirth Residence avant que tout soit éclairci !
- Tu es sûr Maria ?
- Fait ce que je te dis John ! Bon, on repart ? Il n’y a plus que deux portes que nous n’avons essayées, et je n’ai personnellement plus aucune envie de repasser par ce Hall.
- Pourquoi pas par la ? John pointa une petite trappe au plafond, menant sûrement au grenier. Maria le fixa et lui dit qu’il était simplement génial. Apres de nombreux essais ils décidèrent d’utiliser une chaise, l’échelle qui y était placé avait été retirée du moindre barreau, ou du moins ils avaient étés arrachés. Maria monta et prit John par les mains pour le monter. Et pendant tout le temps qu’il monta, il vit des traces de mains s’appuyer contre la vitre et laisser des traces dans la buée. John resta là à les fixer, il était comme hypnotisé par ces mains. Puis il vit un visage, le visage d’un enfant, d’un jeune enfant. Le visage d’un jeune enfant, qui, comme insouciant de ce qui lui arrive, n’osa pas regarder le monstre aux bras obscurs qui le saisit dans le noir.
Ils arrivèrent sur une immense salle. Trois immenses statues, représentant une jeune femme de blanc vêtu étaient disposées la. Chaque statue portait de profondes marques, l’une aux bras, l’autre aux jambes, l’autre au cou. Et au milieu de la salle se trouvait une roue. Pas une roue de voiture, non, une immense roue en bois relié par une poulie. Et un livre était posé sur l’Autel. Maria et John s’y dirigèrent et lurent la première page : « Hensaitet ». L’image représentait une jeune femme écartelée par des cordes. Soudain, des bruits de pas se firent entendrent, les bougies se rallumèrent et la roue se mit à tourner, et un homme avançait, comme sortant des ténèbres. Il portait un immense Katana et un masque, qui cachait son visage. Il fixa Maria, puis John et recommença à tour de rôle. Enfin, il resta à fixer Maria, la pointa du doigt, et prononça ces mots :
- Tashika. Maria ne comprit pas, et une jeune femme, La jeune femme, s’avança. La femme « de blanc vêtu » relié par des cordes s’avança. Ses cheveux cachaient son visage. Et au fur et a mesure qu’elle avançait, d’immenses bras obscurs sortirent des ténèbres et la suivaient. John sortit la camera et fixa la femme. Et il aperçu, une sorte de monstre aux yeux blancs racolé à la tête de la femme comme un hybride ou un organe externe. John se tourna vers Maria, mais celle ci avait les yeux blancs, elle regardait dans le vide. Et vit la femme de blanc vêtu qui emporter avec elle toute la population du manoir, personne après personne, des jeunes enfants qui étaient entraînées dans les puits, dans les fenêtres, dans les caves et autres. Maria paraissait complètement inconsciente, elle ne voyait pas en tant que Maria, elle s’était mise à voir ce que voyait la femme de blanc vêtu.
L’homme au masque était arrivé a distance de l’Autel. Il se plaça devant la camera, et celle ci montra le visage torturé et scarifié de Neil. Il leva les bras, et d’un coup net et précis, il coupa littéralement la tête de John. Maria hurla. Alors, Neil murmura encore le nom : « Tashika ». Et la jeune femme de blanc vêtu répondit à l’appel. Les âmes en peines qui la suivait hurlèrent et les bras, tel d’immenses ombres, saisissèrent le corps de John et il fut « aspiré » dans les âmes en peines. A chaque seconde qu’il passait dans les bras obscurs, son corps palissait, ses yeux devenaient blancs, ses cheveux aussi et il fini par hurler avant de rejoindre le monstre raccroché a la femme de blanc vêtu, non, le monstre qui était devenu l’esprit de cette femme. Comme si l’homme avait de l’influence sur ce monstre, et que cette femme était devenue le monstre, malgré elle. Maria se ressaisi a la disparition de la femme. Elle courut de toutes ses forces arrachant au passage le masque de Neil, au passage, pas réellement, le masque était comme « fixé » au visage de Neil. Révélant les muscles de son visage. Maria continua et retourna dans la chambre puis dans le couloir. Elle se dépêcha d’atteindre la seconde porte de l’étage et, comme poussé par son instinct, elle fixa le masque sur l’emblème à coté de la porte. Il y eu un déclic et la lourde porte s’ouvrit, elle devait désormais se dépêcher, car ils avaient réveiller toutes les âmes en peine, et « Tashika » était désormais a sa poursuite, a la recherche d’une âme a prendre.
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Chemin du Baptême, Sous-sol de la Résidence, 5h27
Maria découvrit un immense escalier, qui devait posséder des milliers de marches. Mais les plaintes et les rires qui se cachaient dans les murs la forçaient à se presser. Elle se mit à dévaler les marches quatre a quatre. Des mains sortaient de partout dans les murs pour la saisir et l’emporter. Maria pleurait à chaudes larmes, elle n’aurait jamais du mettre les pieds ici. Mais elle fut comme « attiré » par la Rebirth Residence. Elle passa de longues minutes à courir. Et elle aperçut ses proches, ses amis, qui l’attendaient en bas de l’escalier. Ils portaient tous des marques de cordes. Et au milieu de cela se trouvait John qui la pointait du doigt. Ils gémissaient tous, tous les morts de la Rebirth Residence. Maria arriva finalement en bas de l’escalier et l’image des morts se cassa tel un miroir, comme si elle venait de se jeter par la fenêtre qui menait à la réalité. Elle se retourna, et il n’y avait plus rien, plus de bras, de fantômes, d’esprits malfaisants. Et c’est a partir de la que Maria commença a se demander si elle n’avait tout simplement pas imaginé tout cela ? Car quand elle se retourna, elle avait l’impression d’avoir changé complètement de décors, plus de murs délabrés, de paravents chinois ou de kimonos. Tous les murs étaient en fer, et une grosse porte blindée avec un clavier numérique bloquait l’entrée. Maria s’approcha de la porte et elle s’ouvrit finalement d’elle-même. Elle rentrait dans des complexes, des sortes, de laboratoires.
Complexe Alpha & Delta, Laboratoires « UnknØwn », 5h48
Maria n’en croyait pas ses yeux. Elle n’osait même pas croire qu’il y a quelques secondes elle se trouvait encore dans un immense manoir hanté.
Tout était sans dessus dessous. Les papiers étaient éparpillés par terre, les meubles étaient renversés au sol. Il n’y avait strictement personne. Le couloir qui délimitait les salles paraissait interminable. Il devait y avoir des centaines de salles ! Dans chaque salle il y avait quelque chose de différent. Maria se demanda soudain si elle n’était pas dans les coulisses d’une attraction de parc d’attraction. Si tout cela n’était pas qu’un canular monté par Neil pour rapporter de l’argent. Apres tout, on croit vite tout ce qu’on voit dans une telle atmosphère. Un cri retentit et un homme coura vers Maria armé d’un pied de biche, celle ci le repoussa et il s’étala contre le mur.
-
Bon sang mais qui êtes vous ? s’exclama Maria.
-
Dr. Wong.
-
Qu’est ce que…enfin ou on est ?
-
Dans la Rebirth Residence.
-
D’accord, je vais formuler ma question autrement. Qu’est ce qu’il s’est passé dans les pièces du haut ! C’est quoi ces, ces choses !
-
Oh, je vois, vous venez de dehors, je vais vous expliquer. Asseyez-vous.
-
Pas question !
-
Nous sommes en parfaite sécurité ici. La femme en blanc n’est pas sur son territoire ici, elle n’a aucun pouvoir.
-
Vous voulez dire, Tashika ?
-
Oui. Ils s’assirent dans un des bureaux marqués du nom « Dr. Wong ».
-
Voilà toute l’histoire : Il y a des années de cela, si vous vous en souvenez, vous vous rappellerez que toute la partie hors des Complexes était différente. Avez vous déjà eu, lorsque vous étiez en haut, le sentiment que vous vous trouviez à deux endroits a la fois ?
-
Oui, dans le Hall d’entrée.
-
Et bien c’est le cas, lorsque vous êtes en haut, vous voyez, vous touchez, et vous sentez un manoir qui n’est pas ici. Vous vous voyez dans le Manoir Hensaitet situé au Japon, réputé pour sa triste histoire. Mais en réalité vous êtes bel et bien dans la Rebirth Residence, tout ce que vous voyez est faux. Il n’y a pas d’escalier a la sortie de cette pièce, il y a un long couloir menant aux Complexe Lambda et Gamma !
-
Alors, expliquez-moi, qu’est ce qui est arrivé ?
-
Connaissez-vous avant tout, la légende du Manoir Hensaitet chère Maria ?
-
Comment connaissez-vous mon nom ?
-
Je regarde la télé comme tout le monde. Le manoir Hensaitet était une charmante bâtisse au beau milieu de la foret, tout comme celle ci. Il y vivait une famille charmante, un père, sa femme, sa fille, et son fils. Ils y vivaient en harmonie avec touts leurs servants, leurs domestiques, leurs prêtres etc…
-
Et ?
-
Et un jour le père a retrouvé un vieux livre dans la cave, il parlait de rituels étranges. Et au moment ou le père découvrit ce qu’il s’était passé dans sa maison, il péta complètement les plombs. Il assassina tous les résidents de la maison, et il exécuta les rituels, sur sa fille qu’il aimait. Mais n’ayant aucune idée d’a quoi cela devait mener, il comprit vite qu’exécuter les rituels comportait un certains risque. Tous les morts devinrent des âmes en peines, des esprit torturés, et sa fille « Tashika » se mit a pourchasser son père a travers le manoir pour se venger, le hantant en matérialisant chacune des personnes au moment de sa mort, le père devint fou, et se tua.
-
Je vois, je commence à comprendre, continuez.
-
Et bien, il y a des années lorsque Neil Newman investit dans son manoir, il engagea plein de monde. Ils travaillaient tous en permanence dans la Résidence. Mais ce qu’il ne savait pas c’était pourquoi ils travaillaient, tout ce qu’il savait, c’est qu’il devait retrouver un objet qui, une fois passé a l’analyseur avait sorti comme composition « Inconnu ». Et ce fut pareil pour chacun des objets que Neil avait ramenés de ses précédentes excursions et qu’il ajouta à sa grande collection. On tomba sur des objets bizarres, des cordes surtout, des masques et des poupées, des bandeaux et autres. Neil devenait étrange. Et un jour Neil arriva dans le complexe avec un livre, qui portait l’inscription « Le Livre d’Hensaitet ». Il enferma sa fille avec lui et bloqua toutes les issues. Peu après les gens ont commencé à voir des trucs bizarres.
-
Comme ?
-
Les mêmes choses que les journalistes ont vu quand ils étaient à Hensaitet. Des morts, des pendus et autres, pendant ce temps, des gens disparaissaient dans la maison. Puis un jour, lorsqu’on est remonté à l’étage, on a remarqué qu’une salle avait changé. Puis deux, puis trois. Et au final un jour, c’était tout le Manoir Hensaitet qui s’était matérialisé. Et à ce moment on a compris que Newman a voulu reproduire l’œuvre de Hensaitet. Et que sa fille jouerait le rôle de Tashika. On y est quasiment tous passés les uns après les autres. Il nous a exterminées tel des rats.
-
Mon Dieu, et, Neil, il est mort de quoi finalement ?
-
Apparemment, quelques heures avant son décès j’ai vu sa fille roder dans l’Atrium. De blanc vêtu. Et ce qui me surpris, ce fut les bras. Après que sa fille ait emporté son âme, il fut aspiré dans cet amassement d’âmes en peines qu’il nommait « Les Ténèbres ». Ils s’arrêtèrent tout deux et Maria se mit a réfléchir. Quelque chose lui échappait, comme un air de déjà vu. Puis elle reprit :
-
Donc sa fille l’a tué ?
-
Oui.
-
Où est elle ?
-
Elle a disparut, il y a fort longtemps.
-
Et il n’y a strictement aucun moyen de l’arrêter ?
-
Si, un.
-
Dites !
-
Avant de mourir, Hensaitet fini par se rendre compte de ses actes, il s’enferma dans sa chambre et réfléchis à une solution pour stopper Les Ténèbres. Et il trouva, mais sa fille le retrouva avant qu’il eût terminé.
-
Quelle est la solution ?
-
Il faut reconstituer le miroir.
-
Quel miroir ?
-
Apres avoir effectué les Rituels et abattu tout son entourage, il a fallu qu’il trouve un moyen de clore son acte, d’après le livre. Alors il prit le plus grand et le plus beau miroir du manoir et après avoir exécuté les rituels, il le brisa. Et c’est ça qui a tout déclenché, au lieu d’avoir cassé un miroir, c’est un peu comme s’il avait ouvert une porte qui mène vers l’Inconnu, vers le monde des morts. Brisé le dernier reflet de l’humanité.
-
Et c’est ce que Neil a fait ?
-
Oui, il suffit de reconstituer les 5 pièces du miroir. J’en ai déjà pas mal de pièces.
-
Mais alors pourquoi durant tout ce temps n’avait vous pas conclut le rituel ?
-
Ce n’est pas moi qui aie la 5e pièce.
-
Qui ?
-
Neil Newman.
6
La porte des Enfers, 5h47
Lorsque Maria et Wong arrivèrent au bout des complexes, ils étaient de nouveau dans le manoir Hensaitet. C’était une sorte de grand gouffre qui menait à une immense porte. Seule une échelle descendait. Wong avait expliqué qu’avant sa mort Neil avait entreposé la 5e pièce derrière la porte.
Ils descendirent les 4 échelles pour arriver plus bas. Devant la porte des Enfers. Maria se retourna et ne vit pas Wong. Elle ouvrit la porte, (ou du moins, la porte s’ouvrit d’elle même) et y révéla un long chemin de pierres, une sorte de pont traversant le vide. Et au bout, le socle du miroir. Maria courut de toutes ses forces. Et du plus vite qu’elle le put, elle assembla pièce par pièce le miroir. Manquait évidemment la dernière pièce. Mais elle vit Tashika dans le reflet, elle regarda derrière elle, mais rien ne s’y trouvait. Pourtant Tashika apparaissait bel et bien dans le miroir. Elle n’avançait pas, elle restait la, à fixer Maria, sans bouger. Wong était aussi derrière et il s’était pendu. Et Maria comprit, au bout de plusieurs années, enfin, le fin mot de l’histoire.
7
Devant de la Rebirth Residence, 6h00
Une jeune femme de blanc vêtu marchait devant le proche de la bâtisse. Elle s’arrête et releva les cheveux de son visage. Magnifiques cheveux, laissant place à un visage tout aussi beau que le soleil et la lune réunis. Un visage serein et calme. Les traces avaient disparus, le dernier souvenir que son père lui avait laissé. L’Aube enveloppait de sa douce et chaude enveloppe la Résidence Newman. Elle soupira et se senti enfin en paix. Elle jeta les 5 pièces du miroir au loin. Puis, elle brisa la camera, comme on brise un mauvais souvenir. Personne ne saura jamais ce qui c’est réellement passé cette nuit de 24 Novembre à la Résidence Newman. La fille de blanc vêtu se tourna vers le soleil. Et d’un air heureux elle s’exclama :
« Quelle belle journée de printemps, je vais enfin en profiter, moi, Maria Newman »